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Le mot de l'éco. L'avenir menacé de l'industrie automobile en France

La filière automobile est en souffrance en raison de la crise sanitaire mais pas seulement. Les acteurs du secteur se réunissent lundi 26 avril, au cours d'un comité stratégique organisé par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La filière automobile en souffrance.  200 000 postes aujourd'hui contre 260 000 il y a une dizaine d'années. Et 100 000 pourraient disparaître d'ici 2035. (Illustration) (TOMMY / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

Le mot de l'éco, aujourd'hui, c'est le mot automobile, puisque les acteurs du secteur seront réunis lundi 26 avril, au cours d'un comité stratégique organisé par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. La filière est en souffrance à cause de la pandémie évidemment, mais pas seulement. Le soubresaut conjoncturel qui a vu plonger les ventes de voitures neuves de 25% l'an dernier s'accompagne d'une transformation plus profonde, structurelle. Conséquence, la France, un des berceaux de l'automobile, de Peugeot, Renault et Citroën, pourrait perdre la moitié de ses emplois, d'ici 15 ans.  

La France a déjà perdu 30% d'emplois dans ce secteur depuis 2008

Selon les chiffres de l'Observatoire de la Métallurgie, l'industrie automobile a perdu 30% de ses emplois depuis 2008, c'est deux fois plus que pour l'ensemble de l'industrie française. On compte aujourd'hui près de 200 000 postes dans la filière, contre 260 000 il y a une dizaine d'années. Et si rien n'est fait, ce sont 100 000 emplois supplémentaires qui vont disparaître, d'ici 2035, chez les constructeurs et leurs sous-traitants.

En cause évidemment, la fin annoncée du moteur thermique, les normes environnementales de plus en plus strictes, les mesures prises aussi par les municipalités. Une révolution environnementale, technologique, et politique, qui pour l'instant, en France, détruit beaucoup plus d'emplois qu'elle n'en crée.  

Comment freiner ce mouvement de désindustrialisation 

Il faut déjà commencer par accompagner les salariés dont les postes sont supprimés progressivement en fonderie, chaudronnerie, tôlerie. Et puis il faut investir massivement.

Le gouvernement met déjà la main à la poche : 7 milliards dans l'hydrogène d'ici 2030, beaucoup d'investissements sont aussi réalisés dans des projets de consortiums sur les batteries. Le fameux Airbus des batteries, prôné par Bruno Le Maire. Il y a notamment un projet autour de Stellantis (né de la fusion PSA-Fiat Chrystler) et de Saft, filiale de Total. Une usine de fabrication de batteries est prévue à Douvrin dans le Pas-de-Calais en région Hauts-de-France. Un projet qui devrait aboutir d'ici deux ans. L'enquête publique va bientôt démarrer.

Renault aussi devrait annoncer un projet de gigafactory dans les tous prochains mois. Mais selon la plateforme automobile française, il faut accélérer et intensifier le mouvement car dans le même temps, les Allemands ont déjà 10 projets lancés de gigafactory. La France risque de décrocher. La plateforme appelle donc les pouvoirs publics à davantage d'incitation fiscale, notamment pour attirer les investissements dans l'Hexagone.    

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