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Le mot de l'éco. Inquiétudes sur le pouvoir d’achat

Entre le ralentissement de la croissance et l'impact du passage éventuel au prélèvement à la source, le pouvoir d'achat des ménages préoccupe le gouvernement, qui a pourtant annoncé des mesures qui vont rogner ce pouvoir d'achat.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le prélèvement éventuel de l'impôt à la source masquerait les baisses de cotisations sociales. (GETTY IMAGES)

C'est tout le paradoxe du discours gouvernemental en cette rentrée, avec en toile de fond une économie qui recommence à faire du sur place. La croissance a été revue à la baisse et un de ses moteurs traditionnels, la consommation des ménages, accuse le coup.


Une décélération légère, mais qui n’est jamais un bon signe. Car la consommation des ménages, c'est 55 % du PIB, 55% de la richesse nationale. Le moindre soubresaut pèse sur l'économie française. Or le gouvernement tablait jusqu'à maintenant sur un rebond du pouvoir d'achat en cette fin d'année, grâce à l'entrée en vigueur d'une série de mesures : la première phase de l'exonération de la taxe d'habitation, ainsi qu'une nouvelle salve de baisses de cotisations pour les salariés. 

Des mesures à l'effet incertain 

L' inflation repart,1,7 % prévus cette année, ce qui rogne mécaniquement  le pouvoir d'achat. Et puis, et c'est là le coeur du paradoxe, le gouvernement met en avant certaines mesures qui doivent soutenir et même accroître ce pouvoir d'achat. Sauf que les ménages ont déjà encaissé la hausse de la CSG et qu'ils vont maintenant voir certaines prestations sociales rabotées. 

Les familles et les retraités mis à contribution

Les allocations familiales, les aides au logement et les pensions de retraite vont être quasiment gelées. Pendant 2 ans, en 2019 et 2020, elles n'augmenteront que de 0,3%. Bercy s'offusque quand on utilise la formule, mais il s'agit bel et bien d'une désindexation : ces prestations ne seront pas revalorisées en fonction de la hausse des prix, elles sont déconnectées de l'inflation. D'où une perte de pouvoir d'achat pour les bénéficiaires.

Hésitations sur l’impôt à la source

Mécaniquement, le prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source va diminuer le montant du salaire net au bas de la fiche de paie. Il peut y avoir un impact sur les ménages, essentiellement psychologique. Cela dit, les atermoiements autour du prélèvement à la source, relèvent aussi d'arrière-pensées politiques. Quand un gouvernement fait un geste pour les ménages, il faut que celui se voie. En l’occurrence, le gouvernement veut que les Français perçoivent bien la baisse de cotisations salariales prévues cet l’automne. Sauf que si le prélèvement à la source se met bien en place en janvier prochain, les salariés ne visualiseront pas longtemps l’effet.

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