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Le mot de l'éco. Égalité des chances

L'égalité des chances : c'est le mot choisi cette semaine pour évoquer notamment le rapport Blanchard-Tirole remis au président Macron, un rapport qui montre que les inégalités les plus fortes sont celles concernant le patrimoine financier et le capital de départ. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La crise sanitaire a aggravé les inégalités sociales. Des économistes proposent d'attribuer une partie des recettes fiscales provenant des droits de succession aux jeunes les plus défavorisés. (Illustration) (FLUXFACTORY / E+ / GETTY IMAGES)

Ce thème de l'égalité des chances reviendra dans le débat ces prochains mois, au fur et à mesure que l’on approche de l’élection présidentielle. Cette semaine déjà, l’égalité des chances s’est invitée dans le débat économique et politique, avec la remise du rapport Blanchard-Tirole au président de la République, Emmanuel Macron. 

Cette commission de 26 économistes, présidée par le prix Nobel d’économie, Jean Tirole, et l’ancien chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, préconise de renforcer l’égalité des chances. Et enfonce le clou : la France, écrit la commission, a un problème d’égalité des chances. 

franceinfo : Et la commission avance une idée originale pour la corriger ?

Isabelle Raymond : Oui, les économistes notent que les inégalités les plus fortes sont celles concernant le patrimoine financier et le capital de départ. Et ils avancent donc une proposition : pourquoi ne pas attribuer une partie des recettes fiscales provenant des droits de succession aux jeunes les plus défavorisés. Ainsi, ces jeunes n’auraient plus besoin de travailler pour financer leurs études. Ils auraient un pécule de départ pour se lancer dans la vie active.

Mais la commission ne s’avance pas sur des montants, sur des chiffres précis, contrairement à un autre économiste français de renom, Thomas Piketty qui a déjà formulé une idée similaire, avec un montant très élevé. L’économiste de gauche propose d’attribuer à tous les jeunes de 25 ans, un héritage de 120 000 euros. Cela permettrait selon lui de libérer les énergies, de favoriser l’accession à la propriété et accessoirement de réduire les inégalités. 

Là, on parle de donner du capital pour favoriser l’égalité des chances, d’autres économistes plaident plutôt pour la mise en place d’un revenu ?

Oui, vous vous souvenez, l’un des grands débats de la précédente élection présidentielle, c’était : faut-il oui un non mettre en place un revenu universel, comme le proposait Benoît Hamon. Désormais, la question est plutôt focalisée sur les jeunes, une catégorie de la population qui s’est pris la crise sanitaire de plein fouet, avec notamment un accès plus difficile au marché du travail, tous ces petits boulots aussi qui ont disparu pour cause de Covid, ce qui a paupérisé les étudiants. 

Certains économistes plaident pour la mise en place d’un RSA jeunes, une idée balayée jusqu’à présent par l’exécutif qui planche plutôt sur la mise en place d’une garantie jeunes universelle. Mais des économistes proposent d’aller plus loin, là aussi pour favoriser l’égalité des chances.

Ainsi Philippe Aghion, qui parle à l’oreille du président, propose de verser ce qu’il appelle un revenu universel d’insertion, de l’ordre de 850 euros par mois, à l’image de ce qui se fait déjà au Danemark. Là encore, de quoi nourrir la boîte à idées pour 2022 sur le thème de l’égalité des chances. 

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