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Le mot de l'éco. Donald Trump fait peur aux marchés

A quelques jours de l’élection présidentielle américaine, l’éventualité d'une victoire du candidat républicain inquiète les acteurs économiques, les places financières et les agences de notation.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Donald Trump dans le Wisconsin, le 1er novembre. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Illustration de cette fébrilité : la publication d’un sondage donnant Donald Trump gagnant devant Hillary Clinton, et le nouvel épisode de l’enquête sur les emails de la candidate démocrate, ont fait nettement reculer les places boursières ces derniers jours, à commencer par le Dow Jones.

Autre signe de cette inquiétude, l’indice Vix, qui mesure la volatilité des marchés et qu’on appelle aussi "indice de la peur", a bondi cette semaine à un niveau similaire à celui atteint après le référendum britannique sur le Brexit.

Des investisseurs déjà échaudés par le Brexit

La victoire inattendue du "Non" au référendum britannique sur le Brexit a laissé des traces dans l’esprit des investisseurs, une prise de conscience que l’improbable est désormais possible. Or les marchés détestent l’incertitude, et à fortiori, quand il s'agit des Etats-Unis qui sont toujours la première place financière mondiale et qui comptent pour 25 % du PIB de la planète.

Et si les marchés réagissent autant au rebond de Donald Trump dans certains sondages, c'est que cette incertitude est aussi alimentée par la personnalité et les propositions radicales du candidat républicain, notamment son refus du libre-échange.

Un "choc massif"  sur l’économie américaine

L’agence de notation Moody's a justement passé au crible le programme de Donald Trump. Réductions massives d'impôts, mesures sur l’immigration, dénonciation des accords commerciaux, instauration de droits de douanes élevés avec la Chine comme avec le Mexique voisin : d'après Moody's, tout cela aurait un effet mécanique sur les prix, en renchérissant les tarifs des biens importés, et sur le coût du travail, ce qui pourrait créer des difficultés de recrutement dans certains secteurs comme l’agriculture.

Moody's parle "d’un choc massif" sur l’économie américaine qui pourrait se traduire par trois millions et demi de suppressions d'emplois, si en cas de victoire, Donald Trump mettait en œuvre l'intégralité de son programme. Sauf que les programmes de campagne sont rarement, voire jamais, mis en œuvre intégralement.

Le vrai risque de cette élection

D'où la prudence d'autres agences de notation comme la puissante Standard and Poor’s qui ne fait aucune analyse prospective des programmes des candidats à la Maison Blanche. Mais qui souligne que quel que soit le vainqueur de l’élection mardi prochain, le vrai risque c’est celui d'un renforcement du blocage institutionnel avec un Congrès opposé au Président. Blocage qui avait atteint son paroxysme sous l’administration Obama en 2011, lorsque le Congrès Républicain avait refusé de relever le plafond de la dette américaine. Ce qui avait finalement conduit Standard and Poor’s à dégrader la note des Etats-Unis, provoquant un vent de panique sur les marchés financiers.

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