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Le mot de l'éco. Chiffres du chômage : bientôt une publication trimestrielle

Les chiffres du chômage du mois d'octobre ont été publiés hier. Une hausse de 0,2% soit 8 000 demandeurs d’emplois de plus. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme devant l'entrée d'une agence Pôle emploi, le 24 octobre 2017. (MAXPPP)

Les chiffres du chômage du mois d'octobre sont en hausse de 0,2% sur un mois et de 1,1% sur un an. Mais c'est une des dernières fois que ces statistiques sont publiées mensuellement, car à partir de 2018, ces chiffres, abondamment commentés mais pas très significatifs des évolutions de fond sur le marché du travail, seront publiés de façon trimestrielle.   

Attendre les chiffres mensuels, espérer qu'ils soient bons et dans le cas contraire, trouver les éléments de langage. Chaque mois le même rituel, un passage obligé pour le Ministre du Travail. Un des anciens titulaires du poste, François Rebsamen en parlait comme "d'un grand moment de solitude". L’actuelle ministre, Muriel Pénicaud, s'est affranchie de cette contrainte en refusant dès son arrivée de commenter ces statistiques.

Une décision politique : François Hollande s'était retrouvé pris au piège d’une inversion de la courbe à laquelle il avait lié sa candidature. Mais ce choix de Muriel Pénicaud a aussi une logique économique. Car les statistiques mensuelles traduisent le nombre d'inscrits à Pôle Emploi sur le mois précédent.

Des chiffres qui font le yoyo

Exemple avec l’année 2016 : 5 mois de hausse mélangés à 7 mois de baisse. Pour aboutir sur l’année à 100 000 inscrits de moins à Pôle Emploi. Mais il était impossible de lire cette évolution à la baisse dans les chiffres, mois par mois. Car les statistiques mensuelles sont par nature fluctuantes, volatiles. Et encore plus en période de reprise de l’activité.

Tous les économistes s'accordent à le dire depuis longtemps, ces données ne rendent pas compte des évolutions du marché du travail. D'où la réforme qui sera mise en place l’année prochaine, pour rendre compte justement de ces évolutions sur une durée plus longue donc plus significative.

La Dares, (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) le service statistique du ministère du Travail, ne publiera plus les chiffres complets des inscrits à Pôle Emploi que tous les trois mois. Avec par ailleurs, des précisions supplémentaires sur les motifs d'entrée et de sortie à Pôle Emploi. Cela dit, les données mensuelles continueront à être mises en ligne mais de façon brute dans un tableur Excel.   

L’autre indicateur : le taux de chômage de l’Insee  

Il est publié chaque trimestre. À la différence des données de Pôle Emploi, il s'agit d'un taux par rapport à l’ensemble de la population active. Pour le calculer, l’Insee s'appuie sur une enquête, un sondage réalisé auprès d’un échantillon représentatif de plus de 100 000 personnes.

La notion de chômeur n’est pas la même que pour Pôle Emploi, il ne s'agit pas d'être inscrit mais de répondre à trois critères :  
- ne pas avoir travaillé du tout pendant la semaine de référence de l’étude, 
- être disponible immédiatement pour reprendre un emploi, 
- avoir recherché effectivement un travail, le mois précédent.  
C'est en fait la définition du BIT, le Bureau International du Travail. Et c'est donc ce taux de chômage, tel qu'il est calculé par l’Insee, qui est utilisé pour les comparaisons internationales.    

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