Le mot de l'éco. Alerte sur le commerce extérieur
Les chiffres publiés cette semaine sont catastrophiques. Le déficit commercial de la France, c’est-à-dire la différence entre les importations et les exportations, atteint 7,9 milliards pour le seul mois de janvier. Un record historique.
Des raisons conjoncturelles
D’abord le pétrole, devenu un peu plus cher et qui fait donc grimper la facture énergétique de la France, mais aussi des importations inhabituelles de produits pharmaceutiques et puis surtout, côté exportations, un trou d'air de l'aéronautique avec de très faibles ventes pour Airbus en janvier. Seulement 25 appareils livrés en janvier. Contre plus d'une centaine en décembre 2016. D'où ce déficit commercial abyssal enregistré pour le premier mois de l’année.
Une contreperformance qui n’est pas un accident
Sur toute l’année 2016, le déficit commercial s'était déjà considérablement creusé : à plus de 48 milliards. En hausse de 3 milliards par rapport à 2015. Autrement dit le Made in France décroche dans le commerce mondial. Et cela ne concerne pas que l’industrie ; le secteur des services, plutôt un point fort jusqu'à maintenant, recule lui aussi.
Pourtant, le déficit commercial n’est pas inscrit dans l’ADN de l'économie française. Jusqu'à la fin des années 90 la balance commerciale était même excédentaire.
Ça n’est plus le cas depuis une quinzaine d'année. Et les raisons sont connues.
Trop peu d'entreprises hexagonales exportent
124 000 environ aujourd’hui, c'est moitié moins qu'en Allemagne mais moitié moins également qu'en Italie. En plus, les exportations françaises sont très concentrées et donc très dépendantes de quelques secteurs seulement, dont l’aéronautique qui représente à lui seul 13 % des exportations.
Et puis ce qui a surtout été en cause, c'est le manque de compétitivité des entreprises françaises : des produits trop chers en raison d’un coût du travail plus élevé que chez les concurrents directs. D’ailleurs, ce n'est pas avec les pays à bas salaire mais bien avec les autres pays de la zone euro, que le déficit commercial de la France s'est le plus accentué ces dernières années.
Cela dit, les allègements de charges massifs du Pacte de responsabilité ont permis aux entreprises françaises d’être plus compétitives...sur les prix en tout cas.
La compétitivité n’est pas qu'une affaire de prix
Il est aussi question d'innovation, de qualité, or aujourd'hui, la production française stagne en milieu de gamme. A la différence de l’Allemagne. La montée en gamme des produits français à l’export : un défi crucial pour les années à venir.
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