La réindustrialisation de la France : enjeu majeur de ces prochaines années
Après des décennies de délocalisation, de balance commerciale qui se creuse, d’usines qui ferment, comment produire ce que l’on consomme, vendre même à l’étranger, gagner en souveraineté industrielle ? La foire aux idées est lancée à nouveau, campagne présidentielle oblige.
Selon France Industrie, l'industrie ne représente plus que 13,4% de la richesse produite dans l’Hexagone, contre 23% au début des années 80. Dans le même temps, l’industrie représente 17% du PIB en Italie, jusqu’à 22% en Allemagne.
Le Covid a révélé que la France était extrêmement dépendante du reste du monde et donc vulnérable. Pas de masques, pas de vaccins, pas de semi-conducteurs, des prix à la production qui s’envolent aujourd’hui, des lignes de fabrication qui s’arrêtent en raison de pénuries.
Et puis notre dépendance vis-à-vis du reste du monde nous coûte extrêmement cher, avec un déficit commercial qui devrait atteindre un record en 2021, avoisinant les 90 milliards d’euros.
70 milliards d'euros publics mobilisés pour la réindustrialisation
Entre le plan de relance et France 2030, quelque 70 milliards d’euros d’aide publique sont prévus par le gouvernement pour favoriser les projets de relocalisation industrielle, ou bien encore pour tenter de créer de toutes pièces des filières à forte valeur ajoutée.
C’est ainsi que la France, avec l’Union européenne, identifie des projets et les finance : que ce soit dans des usines de batteries électriques, dans l’hydrogène ou encore les biotechs. Et puis pour attirer les investisseurs étrangers, l’exécutif joue en parallèle sur la fiscalité, avec une réduction des impôts de production et de l’impôt sur les sociétés.
Désindustrialisation toujours en marche
il y a une prise de conscience qu’un pays sans usines s’appauvrit. On est revenu du modèle en vogue, il y a quelques années encore, d’une société de services. Notamment parce que les salaires y sont plus bas que dans l’industrie.
Après il faut mettre l’accent sur la formation alors que des générations entières ont été éloignées des métiers manuels. En espérant que toute cette énergie et cet argent dépensé créera vraiment de la richesse. Car en attendant, la vieille industrie nous rappelle qu’une technologie en chasse une autre, que les salariés et les sites de production ont bien du mal à se recycler.
Ainsi cette semaine encore, dans l’automobile, les Fonderies du Poitou n’ont pas trouvé de repreneur et les ouvriers de la SAM ont fait le trajet en car depuis l’Aveyron, jusqu’au ministère de l’Économie à Paris, pour dénoncer la fermeture de leur usine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.