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La lutte contre le financement du terrorisme

C'est une des priorités du gouvernement avec comme objectif notamment de mieux détecter les mouvements de capitaux suspects. Des mouvements de capitaux qui ne sont pas forcément massifs.
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (© Maxppp)

D'après Bercy, il n'a pas fallu plus de 30.000 euros pour organiser les attentats du 13 novembre.  En fait, un cumul de petites sommes, quasi intraçables car transitant  via des cartes bancaires prépayées.

Achetées en Belgique, elles ont notamment servi à louer des voitures, à payer des chambres d'hôtel utilisées par les terroristes et ce, de façon totalement anonyme.

Car ces cartes, qui ne sont pas liées à des comptes bancaires, on peut les acheter, chez un buraliste par exemple, les créditer, les échanger sans qu'aucune pièce d'identité ne soit demandée, jusqu' à un plafond de 2.500 euros.

Mais la mesure aura peu d'impact si elle se limite au seul territoire national.

Identifier les mouvements financier suspects ne suffit pas, il faut aussi des échanges d'informations plus fluides, plus rapides entre les organismes européens qui tracent ces flux. En France, c'est Tracfin qui joue ce rôle.

Tracfin qui voit ses pouvoirs renforcés avec désormais la possibilité d'avoir accès au fichier des personnes recherchées et notamment aux fiches S, qui recensent les personnes soupçonnées de radicalisation.

Mais pour être réellement efficace encore faut-il que Tracfin puisse réellement coopérer avec ses homologues européens. Des rapprochements sont en cours, notamment avec l'Allemagne mais Bercy reconnait que cela pose de nombre problèmes légaux.

 

Un engagement international pour être efficace

Le Ministère des Finances voudrait aussi renforcer au niveau européen la  possibilité de geler les avoirs de suspects liés à des activités terroristes et, entre autres, la possibilité de geler non  seulement des comptes bancaires, mais aussi des biens immobiliers et également des prestations sociales versées par des organismes publics. 

 

Les pays du G20 ont pris des engagements. Il existe aussi un organisme, le Gafi, groupe d'action financière, chargé de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Organisme dont les mailles du filet sont tout de même très larges quand il s'agit d'identifier les états défaillants en matière de lutte contre le financement du terrorisme.

Il existe bien une liste noire des pays dits  "non coopératifs", une liste qui ne comprend que deux états : l'Iran et la Corée du Nord.

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