La balance commerciale de la France est désespérément négative
Certains indicateurs économiques repassent cette année dans le vert, comme la croissance et le solde net d’emplois créés. Mais d’autres restent désespérément dans le rouge. C’est le cas de la balance commerciale de la France.
La balance commerciale, c'est la différence entre ce que nous achetons comme biens et services à d’autres pays, et ce que nous leur vendons, entre les importations et les exportations. Non seulement notre balance commerciale est négative, mais en plus, le déficit commercial ne cesse de se creuser. Il devrait atteindre quasiment 100 milliards d’euros cette année.
La France déficitaire vis-à-vis de tous ses voisins
Notre balance commerciale est déficitaire avec tous nos voisins, à une exception près, le Royaume-Uni. Nous accusons ainsi 15 milliards de déficit annuel avec l’Allemagne, à laquelle nous achetons énormément de machines. Le déficit le plus important est évidemment celui vis-à-vis de la Chine, avec 30 milliards d'euros.
En parallèle, nos parts de marché à l’export ont été divisées par deux depuis les années 1990, passant de 6,3 à 3% du gâteau mondial. Et notre chemin est inverse à celui de nos voisins du Sud de l’Europe, Espagne et Italie en tête, qui eux ont progressivement redressé, équilibré leur balance commerciale au fil des années.
Aujourd’hui l’industrie ne représente que 13,6% du PIB, 2 points de moins que l’Espagne, 5 de moins que l’Italie, 11 de moins que l’Allemagne. C’est le fruit du passage d’une économie de production, à une économie de consommation, selon le Haut commissariat au plan, dans une étude publié cette semaine. Dommage, relève l’étude, car produire près de chez soi fait baisser l’empreinte carbone en réduisant le transport. L’industrie propose aussi des rémunérations plus élevées, en moyenne, que dans les services.
On produit des pommes de terre mais on importe des chips
L’étude du Haut commissariat au plan relève une foule de secteurs dans lesquels la France peut agir. Nous sommes par exemple les premiers exportateurs de pommes de terre au monde. Et pourtant nous importons des chips. Pareil pour le bois. Nous avons une des plus grandes forêts d’Europe et pourtant, nous importons le mobilier, de nos chambres notamment.
Pour les services de François Bayrou, il faut mettre en place de vraies filières, pilotées par une volonté politique forte, incarnée par l’État. Voici de quoi alimenter les réflexions qui ne manqueront pas d'animer les débats autour de la réindustralisation, pendant la campagne présidentielle.
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