Indemnisation du chômage : de nouvelles règles ?
Et cela n’est pas un hasard. C’est dans quelques jours, début février, que vont commencer les négociations entre syndicats et patronat sur la convention Unedic, c’est-à-dire le texte qui fixe les règles d'indemnisation du chômage.
Or, ce que laissent entendre les déclarations du gouvernement, c'est qu'il faut modifier ces règles pour que le système soit plus incitatif à la reprise d'emploi et aussi moins couteux.Car l'assurance chômage est dans le rouge : 4 milliards de perte par an .Et pour cause, l’Unedic est financée par les cotisations des employeurs et des salariés or comme le chômage est élevé, plus de 10 %, il y a moins de cotisants, moins d'argent donc qui rentre dans les caisses mais plus d'indemnisations à verser chaque mois.
Mais il faut avoir travaillé au moins 4 mois pour avoir droit au chômage pendant une durée maximal de 2 ans. Plutôt dans la moyenne haute de l'Union Européenne même si aux Pays Bas, la durée d’indemnisation va jusqu’ à 38 mois. Le montant de l’allocation lui est fonction du salaire que percevait le chômeur avant de se retrouver sans emploi. Il y un un plafond maximal, c'est vrai très élevé : 7.183 euros. Mais cela concerne moins de 1.500 chômeurs ayant eu avant de très gros salaires.Car d'après le Ministère du Travail, les chômeurs français touchent en moyenne 980 euros bruts par mois, pour ceux qui sont indemnisés, car en réalité, 48% seulement des demandeurs d'emploi sont indemnisés.
François Hollande a donné des pistes lors de ses vœux aux acteurs économiques lundi dernier : on pourrait notamment imposer au chômeur de suivre une formation, faute de quoi il verrait son indemnisation baisser progressivement.Des allocations dégressives pour tous les chômeurs, cela existe déjà en Belgique, en Espagne, au Portugal notamment, et le Medef aimerait bien que la France s'inspire de ses voisins européens. Elle l'a déjà fait entre 1992 et 2001. Et l'Insee a tiré un bilan assez mitigé de cette dégressivité des allocations du chômage, estimant que ce système avait "ralenti le retour à l'emploi des chômeurs ". Durée, montant, dégressivité ou non, ce sera aux syndicats et au patronat, de trouver un accord sur les nouvelles règles d'indemnisation du chômage. Discussions qui se feront sous pression du gouvernement. Car si ce sont les partenaires sociaux qui négocient, c'est bien le Ministre du Travail qui agrée la convention Unedic, il pourra donc refuser de donner son feu vert, si les nouvelles règles ne lui conviennent pas.
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