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G20 : quelles avancées contre l'évasion fiscale depuis 2008 ?

Le G20. Le sommet des 20 chefs d’état et de gouvernement se tient jusqu’à demain à Brisbane en Australie. Une réunion qui vise notamment à assainir les règles de la finance mondiale depuis la crise de 2008.
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Le G20 ou groupe des 20, ce sont les 20 pays les plus riches de la planète. Ils représentent 85% de la richesse mondiale, les deux tiers de la population du globe. On y trouve les États-Unis, la Russie, la France, l’Allemagne mais aussi l'Argentine, l'Inde, le Brésil, ou la Chine.

Ce groupe des 20 a été créé en 1999, suite à la crise des pays émergents. A l'origine, il réunit les ministres de l'économie et des finances. Mais en 2008, la crise financière éclate. Là, pour la première fois, ce sont les chefs d'état et de gouvernement qui se retrouvent à Washington. C’est à l'initiative de la France. Il s’agissait de trouver au plus vite des solutions pour éviter un effondrement de l’économie mondiale et assainir les règles de la finance internationale.

Un dossier que l'on retrouve, deux fois par an, à chaque réunion du G20 depuis 2008. Avec des cibles différentes. Cette fois à Brisbane, ce sont les grandes entreprises qui sont dans la ligne de mire. Ces multinationales, comme Google, Amazon, Star Buck ou encore Apple, qui choisissent de délocaliser leurs profits et de les déclarer dans des pays à la fiscalité plus avantageuse pour payer moins d'impôts. Le G20 veut donc les obliger à plus de transparence.

Cela progresse très lentement. En 2009, à Londres, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, déclare "les paradis fiscaux, c'est terminé ". A l'époque, le G20 dresse une liste noire des paradis fiscaux. Pour en sortir, il leur suffit de signer une série d'accords de coopération fiscale avec d'autres pays.

Pas très efficace. Le G20 tente alors une autre recette : l'échange automatique d'informations bancaires. L’idée, c'est que dès que quelqu'un ouvre un compte à l'étranger, la banque doit automatiquement avertir le fisc du pays dont est originaire cette personne. Plus possible, en théorie, de cacher de l'argent dans un paradis fiscal. Ce système a d'abord été lancé par les États-Unis. Puis réclamé par des membres de l’Union européenne. Et l'an dernier, les 20 pays membres du G20 se sont engagés à le mettre en place d'ici la fin 2015.

Mais on entend encore régulièrement parler de scandales

La semaine dernière encore on apprenait que 340 multinationales, parmi lesquelles Ikea, Pepsi ou Axa, se sont implantées au Luxembourg pour payer moins d'impôt...

Selon un rapport de l'ONG CCFD Terre Solidaire, toutes les grandes banques françaises ont des filiales dans les paradis fiscaux. Il reste encore beaucoup à faire contre les paradis fiscaux. Le G20 n'est pas le seul, loin de là, à agir. Mais ses mesures sont peu contraignantes. Elles prévoient peu de vérification, peu de sanctions. Et reposent sur la bonne volonté des états à les appliquer. Même si les sommes à récupérer sont considérables. On estime que 60 à 80 milliards d'euros échappent à la France. Selon le FMI, ce serait plus de 5.000 milliards d'euros dans le monde.

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