Faillite : la Grèce proche de l'asphyxie financière ?
2015 est sans doute une des années les plus lourdes pour les finances grecques : Athènes va devoir rembourser 15 milliards d'euros au total, au Fonds Monétaire International et à la Banque Centrale Européenne essentiellement. C'est 2 à 3 fois plus que ce qu'elle devra verser l'an prochain. Il y a donc des échéances chaque mois, chaque semaine parfois, pour rembourser le plan d'aide de 240 milliards d'euros accordé depuis le début de la crise grecque il y a 5 ans.
Si l'on en croit le Premier ministre grec, la réponse est non. Selon Alexis Tsipras, les caisses de l'état seront vides en avril. C'est ce qu'il aurait glissé jeudi soir à Bruxelles. En fait la Grèce manque de liquidités. Sans doute 2 à 3 milliards estiment certains analystes.
D'abord, on l'a dit, parce qu'il y a de grosses sommes à verser, pour rembourser le plan d'aide international.
Ensuite, parce que l'argent rentre moins bien dans les caisses de l'Etat. Les impôts ont rapporté moins que prévu ces derniers mois. Syriza, le parti arrivé au pouvoir en janvier, avait promis de baisser les impôts. Ménages et entreprises ont anticipé. Certains ont cessé de payer. L’arriéré de recettes fiscales atteint 76 milliards d'euros. Enfin, dernière difficulté : les épargnants ont commencé à retirer leur argent des banques - 300 millions d'euros rien que pour la journée de mercredi - par peur d'une nouvelle crise. Cela fragilise les banques qui pourraient ainsi avoir plus de mal à prêter de l'argent à l'Etat grec.
La Grèce risque-t-elle de faire faillite ?
La situation est très tendue. La Grèce a besoin d'argent frais. Il y a une échéance cruciale : en juin prochain, Athènes attend la dernière tranche d'aide internationale - un peu plus de 7 milliards d'euros - qui ne seront versés qu'à la condition que le gouvernement d'Alexis Tsipras présente un plan de réforme précis et chiffré-. C'est l'accord qui a été passé avec la commission européenne. Et il semble que ni Athènes, ni Bruxelles n'aient envie d'une nouvelle crise. Mais même si Athènes reçoit bien cette somme en juin prochain, tout ne sera pas réglé. Il restera d'autres remboursements, plus de 6 milliard et demi en juillet et août prochain notamment. La question de la solvabilité de la Grèce pourrait se poser à nouveau.
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