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Et si l'on fixait le prix du carbone pour limiter les émissions de CO2 ?

Le mot de l'éco cette semaine, c'est carbone, alors que la COP 21, la conférence des Nations Unies sur le climat débute demain soir à Paris.
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (En 2005, l’Union Européenne a mis en place un marché carbone. Il concerne plus de 11.000 sites industriels, responsables de 50 % des émissions de CO2 de l'Union européenne © Maxppp)

Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut limiter les émissions de gaz à effet de serre, à commencer par le CO2. Et de plus en plus d'experts pensent que fixer le prix du carbone serait la meilleure façon de limiter les émissions de CO2.

 

Quand on produit ou qu'on utilise du charbon, du pétrole ou ses dérivés, on rejette du CO2. En donnant un prix au carbone, l'idée est donc de faire payer ceux qui émettent. C'est le principe du pollueur-payeur. On incite ainsi les pollueurs à limiter leurs missions et à investir dans des énergies plus sobres, moins polluantes. Mais autant le dire tout de suite, même si la question est centrale, le prix du carbone n'est pas formellement inscrit à l'agenda des négociations de la COP 21.

 

 

 

En fait, une quarantaine de pays utilisent déjà des systèmes de taxe ou de marché carbone avec des fortunes diverses.En 2005, l’Union européenne a mis en place un marché carbone. Il concerne plus de 11.000 sites industriels, responsables de 50 % des émissions de CO2 de l'Union européenne. Il y a donc des quotas, des droits à émettre - à polluer -  qui sont répartis entre les différents États, qui les redistribuent ensuite aux différentes installations concernées, sur leur territoire. Celles qui polluent plus que le quota qui leur a été alloué peuvent en acheter d'autres aux sites industriels qui, au contraire, polluent moins. On laisse donc ainsi l'offre et la demande déterminer le prix du carbone, un  mécanisme de marché classique.

 

Au départ, le prix tournait autour de 30 euros la tonne, seuil minimal d'après les experts pour que le système soit dissuasif et que les entreprises modifient leur comportement. Sauf qu’avec la crise, les prix se sont effondrés. On est aujourd'hui à moins de 10 euros la tonne. Ce marché carbone européen n’est donc pas très efficient, d'autant qu'il a été entaché par de nombreuses fraudes.

 

Pour que le prix du carbone soit réellement efficace, il faudrait surtout que le système existe à l'échelle mondiale

Là, la question qui se pose, c'est celle du prix unique. Certains experts considèrent en effet que si le prix est le même pour tous, les pays en voie de développement n'auront pas les moyens de supporter ce coût. Surtout, pour mettre en place un système mondial, il faudrait qu’il soit l'objet de négociations internationales, or le prix du carbone ne sera pas directement abordé lors de la COP 21. Ce qui pourrait être évoqué, en revanche, c'est l' idée d'un "corridor carbone" fixant un prix plancher et un prix plafond pour la tonne de CO2

 

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