UE : Bruxelles souhaite avancer sur un diplôme européen pour plus d'attractivité à l'international
Le diplôme serait décerné "soit conjointement par plusieurs universités de différents pays, soit éventuellement par une entité juridique créée par ces universités", selon la Commission, tout cela est encore à l'étude. Bruxelles fait pression sur le sujet depuis 2020 et a présenté, mercredi 27 mars, quelques propositions très concrètes aux facultés qui acceptent d'aller dans le sens d'une création d'un diplôme conjoint.
Cela peut surprendre mais aujourd'hui il n'y a pas de reconnaissance automatique des diplômes au sein de l'Union européenne. Un étudiant de Nantes ou Paris détenant un master en droit des affaires aura beaucoup de mal à le faire reconnaître aux Pays-Bas ou en Italie. Le processus est très fastidieux et peut prendre plusieurs années.
Des critères à co-opter
L'idée est donc de créer un diplôme européen pour trois niveaux - licence, master et doctorat, qui permettrait à chacun de faire valider ses acquis par une autre université européenne sans démarche particulière. Cela faciliterait grandement la mobilité. Sur le papier ça paraît assez simple, mais dans les faits ça l'est beaucoup moins. L'éducation est une compétence nationale, qui relève des États. Bruxelles ne peut rien imposer, il faut donc d'abord que les universités se mettent d'accord entre elles.
Il existe déjà des convergences dans certains cursus, des coopérations comme Erasmus, qui permet d'aller passer plusieurs mois à l'étranger. Au total, plus de 140 établissements d’enseignement supérieur sont engagés dans ce genre de projet. Mais rien n'est organisé au niveau européen dans son ensemble. On n'évalue toujours pas les programmes de la même manière, alors que c'est une demande des étudiants, des universités et aussi des employeurs.
Compétitivité de l'UE
L’objectif de la Commission est de rendre l'enseignement supérieur européen plus compétitif, d'attirer des étudiants étrangers, de renforcer l'attractivité des diplômés auprès de futurs employeurs. La commissaire chargée de l'Éducation, Iliana Ivanova, se défend d'une approche élitiste qui viserait à créer des "super-universités". Elle voit dans ce projet un moyen de stimuler la compétitivité de l'Union européenne et d'assurer la place de l'Europe "dans la course mondiale aux talents".
Pour l'instant, tout est à faire. Les États et les différents acteurs de l'enseignement supérieur ont plusieurs mois devant eux pour étudier les propositions de la Commission. Mais le vice-président, Margaritis Schinas, n'a aucun doute. "Dans quelques années, dit-il, ce diplôme européen aura sa place à côté de l'espace Schengen, du marché unique et de l’euro, parmi les réalisations concrètes de l’Europe."
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