Royaume-Uni : de retour aux affaires, Charles III "va bien" et se montre impatient de reprendre ses activités publiques
À la fin de la matinée du mardi 30 avril, la Bentley royale couleur bordeaux du roi Charles III se gare devant un centre spécialisé dans le traitement du cancer, au cœur de Londres. C'est sa première grande apparition publique depuis février.
Accompagné de la reine Camilla, le pas lent, mais le visage souriant, Charles III passe 40 minutes avec des malades et des soignants, il parle avec eux du choc du diagnostic, plaisante sur le fait qu'il va lui aussi recevoir son traitement dans l'après-midi. "Je lui ai demandé 'comment allez-vous', il m'a dit 'je vais bien'", a raconté après sa visite Asha Millen, 60 ans, soignée pour un cancer de la moelle osseuse. Vêtu d'un costume bleu vif et d'une cravate rose ornée de dessins de T-Rex, le roi serre beaucoup de mains, s'assoit, se relève, reçoit des bouquets de fleurs et distribue quelques cadeaux. En bref, les affaires reprennent.
On ne sait pas quelle est la nature de son cancer, découvert après une opération de la prostate en janvier, ni son état d'avancement. Ces informations n'ont jamais été rendues publiques. Il faut dire que l'annonce de sa maladie en soi était déjà une petite révolution, tout comme celle de la princesse Kate le 22 mars.
Des engagements "soigneusement calibrés"
Pendant trois mois, Charles a continué à signer des lois, à voir le Premier ministre et à valider certaines nominations. Il va désormais reprendre un "certain nombre" d'engagements, "soigneusement calibrés", dit Buckingham et "en concertation étroite avec ses médecins". D'ailleurs, ces médecins trouvent les progrès accomplis "très encourageants" et se disent "très optimistes sur son rétablissement".
À son agenda, une visite d'État de l'empereur du Japon est prévue en juin, puis il y a les commémorations du débarquement et la traditionnelle parade militaire Trooping the Color, à la mi-juin. Très actif avant son cancer, le roi était apparemment impatient de reprendre ses activités publiques. Selon son neveu Peter Phillips, fils de la princesse Anne, il "poussait" même son entourage pour en faire plus.
Nom de code : "Menai Bridge"
Pourtant, depuis l'annonce de son cancer les Anglais entendent de nouveau beaucoup parler du nom de code, le "Menai Bridge", référence à un pont suspendu du début du XIXe siècle, qui relie l’île d’Anglesey au nord du Pays de Galles. C'est ce nom qui a été choisi pour désigner tout le processus qui s’enclenchera en cas de décès du roi, et qui définit toutes les procédures dans les moindres détails pendant les dix jours qui suivront. Cela comprend l'annonce dans les médias ("Menai Bridge is down"), le transfert de son corps à Westminster et les funérailles nationales.
C'est une tradition dans la famille royale : tous les membres ont comme nom de code un pont qui "tombera" le jour de leur mort. Pour la reine Elisabeth II, c'était l’Opération "London Bridge", pour son époux le prince Philip, "Forth Bridge". Les préparatifs pour Charles ont commencé dès son accession au trône, mais ils ont été revus en raison de sa maladie.
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