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Racisme, sexisme et homophobie... Un rapport explosif met la police de Londres face à des réalités effrayantes

Les résultats d'une enquête officielle ont été dévoilés cette semaine : cela représente 363 pages d’accusations étayées sur des comportements indignes de policiers.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des agents de la police de Londres (Royaume-Uni) devant l'hôpital King Edward VII, le 21 février 2021. (DAVID CLIFF / NURPHOTO / AFP)

C'est une somme d'exemples concrets et parfois incroyables qu'une enquête interne, menée durant un an au sein même de la police de Londres, qui est mise au jour. Entre autres : un officier qui se masturbe dans le vestiaire devant l’une de ses subordonnées, un agent musulman qui découvre du bacon dans ses bottes, une hiérarchie qui fait tout pour cacher des agissements malveillants, invitant, par exemple, des policiers à effacer des conversations WhatsApp dans lesquelles ils ont complètement dérapé.

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C’est tout un système perverti que décrit ce rapport supervisé par la haute fonctionnaire, Louise Casey : "Il existe, sans le moindre doute, une culture de discrimination à l’intérieur de la police de Londres. Ce ne sont pas des cas isolés. Ça touche l’ensemble de l’organisation. Oui, le rapport est dur, mais je crois que c’est l’une des enquêtes les plus importantes de toute ma carrière", explique-t-elle.

Face à de telles accusations, le patron de la Metropolitan Police a dû prendre la parole. Sur Sky News, Mark Rowley annonce du changement. "Vous ne pouvez pas lire ce rapport sans être bouleversé, embarrassé et humilié par ce qui est raconté. Nous avons un vrai problème. Nous avons de la misogynie, de l’homophobie et du racisme dans notre organisation et nous allons les éradiquer", a-t-il convenu.

L'affaire Sarah Everard

Cette enquête bouscule la police et, plus largement, la société anglaise. Elle avait d'ailleurs été commandée après des faits particulièrement graves : le viol et le meurtre de Sarah Everard, commis par un policier, en mars 2021. L’enquête a ensuite révélé qu’il était un pervers sexuel, obsédé par les armes, un profil alarmant connu de ses collègues et de sa hiérarchie. Depuis, il y a aussi un autre agent condamné à 32 ans minimum de prison : cet homme s’est rendu coupable d’au moins 24 viols et d’infractions sexuelles. À chaque fois alors qu’il était en service. 

Deux exemples devenus emblématiques de la dérive de Scotland Yard. Et pourtant, Louise Casey, qui a rédigé ce rapport édifiant, n’exclut pas l’existence de nouveaux cas similaires parmi les policiers de la capitale.

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