Mexique : la violence n'épargne pas les touristes

Trois surfeurs ont été tués d'une balle dans la tête, fin avril au Mexique, en Basse-Californie à la frontière avec les Etats-Unis, et leurs corps ont été retrouvés au fond d'un puits. Les trois hommes, deux frères australiens et leur ami américain, des fanatiques de surf, étaient arrivés au Mexique le 26 avril en quête de bonnes vagues. Le lendemain, ils cessaient brusquement de poster leurs photos de voyage sur les réseaux sociaux, provoquant l'inquiétude de leurs proches.

Leurs corps sont retrouvés le 5 mai dans un endroit isolé, sur la côte Pacifique, à quelques kilomètres de leur campement. Les autorités ont arrêté trois personnes soupçonnées du crime : elles auraient tenté de voler le véhicule des étrangers, qui auraient résisté à l'agression et ont été abattus. Le crime a suscité des réactions horrifiées de la part de leurs proches et des autorités australiennes.

La sécurité des touristes en question

La Basse-Californie est une région extrêmement fréquentée par les touristes américains, qui franchissent facilement la frontière pour aller faire la fête à Tijuana ou pour aller surfer sur les plages de la péninsule. Mais c'est aussi l'une des régions les plus dangereuses du Mexique depuis quelques années : c'est par là que passent les routes stratégiques pour le trafic de drogues à destination des Etats-Unis. Le meurtre des trois surfeurs rappelle que les touristes étrangers ne sont pas immunisés contre cette violence chronique qui touche la société mexicaine. En 2015, deux surfeurs australiens avaient déjà été brutalement assassinés au Mexique.

Les autorités mexicaines tiennent à préserver le tourisme dans la région et qualifient les faits d'isolés. Mais ce qui en réalité constitue une exception, c’est la façon dont l’enquête a été menée . Les corps des surfeurs ont été retrouvés au fond d'un puits à quinze mètres de profondeur dans une zone difficile d'accès... Or, il y a plus de 100 000 disparus au Mexique et les enquêtes n’aboutissent généralement à aucun résultat.  Certains se demandent aujourd'hui pourquoi on n'enquête pas avec le même empressement lorsque les victimes sont mexicaines.