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Maire, gouverneur, ancienne ministre : Yuriko Koike, la femme la plus puissante du Japon

À Tokyo, une femme est la fois maire et gouverneur de l’une des plus importantes villes du monde. Elle est en train de devenir la femme la plus connue du Japon.

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Yuriko Koike, gouverneur de Tokyo, le 12 juin 2020, à Tokyo. (PHILIP FONG / AFP)

Elle aussi va affronter le scrutin, le 5 juillet prochain. Mais elle part avec un avantage, 70 % des habitants de Tokyo la plébiscitent et lui reconnaissent une gestion sans faille de l’épidémie de coronavirus. Yuriko Koike est une femme de 67 ans. Journaliste de formation, parlant l’arabe couramment, spécialiste du Moyen-Orient, elle a déjà été députée, ministre de l'Environnement  et de la Défense. Elle est classée à droite, mais a fait de la cause des femmes l’un de ses thèmes de campagne.

Elle administre l’une des plus grandes agglomérations du monde. 13 millions et demi d’habitants dans la ville, plus de 40 millions en comptant les banlieues. Autant dire qu’elle est l’une des maires les plus influentes du monde. C’est elle qui a organisé les Jeux Olympiques de Tokyo, prévus cet été, et reportés d’un an.

La place de la femme dans la vie de la capitale japonaise

 Mais son combat, ce n’est pas les JO, c’est la place de la femme dans la vie de la capitale japonaise. Dans un pays où le poids de la tradition reste très puissant, elle ne cesse de dénoncer le manque de représentation des femmes dans la vie politique. Le pays  est encore à la 110e place mondiale pour l'égalité hommes-femmes. Mais la maire de Tokyo est en train de faire bouger les lignes, en imposant notamment une augmentation des crèches. A Tokyo, faute de place en crèche, les mères abandonnent souvent leur vie professionnelle pour élever leurs enfants.

Pour elle, les Jeux de Tokyo, mêmes reportés, sont l’occasion de faire évoluer des mentalités dans sa capitale tentaculaire. Le rythme effréné de travail l’incite à promouvoir le télétravail, pour que les hommes puissent rester plus à la maison et mieux participer à la vie de la famille.

Un discours qui commence à séduire mais qui ne lui promet pas pour autant un avenir national

Yuriko Koike a déja tenté de se présenter en 2017 contre l’actuel Premier ministre Shinzo Abe. Elle a perdu, mais aujourd’hui le même Premier ministre ne présente plus de candidat contre elle à l’élection municipale. Manière peut-être de préserver l’avenir. Pendant la crise du coronavirus, elle a imposé avec rigueur mais un grand calme confinement puis déconfinement. A chaque fois, les Tokyoïtes ont plébiscité ses annonces. Au moment de la "semaine dorée", où les cerisiers sont en fleurs, et où toute la ville aime se retrouver dans les parcs, elle a su imposer un confinement rigoureux.

La première ministre de la Défense japonaise, première maire de Tokyo, est peut-être en train d’imposer plus qu’un style : une évolution de Tokyo, et pourquoi pas du Japon.

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