Les soldats français ont commencé à quitter le Niger
Un premier convoi terrestre, de camions transportant des véhicules et du matériel, est parti mardi 10 octobre de la base d'Ouallam, tout à l’Ouest, escorté par les forces nigériennes, direction N’Djamena, au Tchad, où siège le commandement des Forces françaises au Sahel. Le soir, dans un communiqué lu à la télévision nationale la junte annonçait également le départ de "trois vols spéciaux" depuis Niamey, trois avions embarquant du matériel et "97 éléments des forces spéciales".
Ainsi se concrétise l'annonce faite le 24 septembre par Emmanuel Macron, après deux mois de pression du nouveau régime, alors même que la France ne reconnaît pas sa légitimité. Les 1 400 soldats doivent avoir quitté le pays d'ici la fin de l'année. "Bon débarras…", titrait la semaine dernière le site Tamtaminfo. Cela faisait dix ans que France menait depuis le Niger ses opérations antiterroristes dans la région.
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Les soldats français n'ont pas pour autant vocation à rester au Tchad. La coopération militaire y est ancienne et solide. Les Français déjà sur place agissent en soutien du président Déby contre les rebelles, une proximité avec le pouvoir que leur reproche justement une partie de l'opinion. Un communiqué qui tourne sur les réseaux sociaux dénonce l'ingérence de la France et s’oppose à la "relocalisation de ses soldats chassés" du Niger. Ces derniers mois il y a eu plusieurs accrochages, des manifestations contre la présence française. Pour l'instant ce n'est pas une option officielle. Mais si l'hostilité augmente, Paris pourrait choisir un retrait anticipé plutôt que de devoir le faire sous la contrainte, comme au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
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De son côté, le Niger, se retrouve de plus en plus isolé. L'Algérie qui s'était proposée comme médiatrice a fini par jeter l'éponge ; les États-Unis qui ont officiellement qualifié de "coup d'État" la prise de pouvoir du général Tiani ont suspendu leur aide, environ 500 millions de dollars, faute de perspectives sur le rétablissement d'un régime civil et démocratique. Enfin mercredi 11 octobre, la junte a donné trois jours à la coordinatrice de l'ONU pour quitter le pays, dénonçant les "entraves" à sa reconnaissance internationale. En septembre le ministre des Affaires étrangères nigérien avait été privé d'intervention à la tribune de l'assemblée générale des Nations unies. Autant d'événements qui témoignent de l'incapacité de la communauté internationale à faire plier les militaires qui n'ont cédé sur rien depuis leur arrivée au pouvoir.
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