Israël : comment un ministre du nouveau gouvernement Netanyahou a mis en colère un grand rabbin
Cinq jours seulement après son investiture, le nouveau gouvernement israélien a fâché les Etats-Unis et plusieurs pays européens, dont la France, mais aussi ses voisins : mardi 3 janvier, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême-droite religieuse messianique, raciste et anti-arabe, est monté à l'esplanade des mosquées, à Jérusalem. C'est le troisième lieu saint de l'islam, mais aussi le lieu le plus sacré pour les juifs, qui l'appellent "Mont du Temple".
Évidemment, les Palestiniens ont protesté, les Etats-Unis, plusieurs pays d'Europe dont la France, également les Emirats Arabes Unis, la Jordanie, l'Égypte, le Maroc, l'Arabie saoudite ou encore la Turquie.
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Mais ce déplacement de Ben Gvir a même fâché certains juifs religieux ultra-orthodoxes : l'éditorialiste du journal ultra-orthodoxe ashkénaze Yated Neeman parle d'une "provocation inutile et dangereuse, qui a ulcéré le monde arabe, inquiété le monde et conduit à une condamnation américaine forte" ; celui du journal sépharade HaDerech affirme qu'"En tant que juifs, nous pensons que rien de bon ne viendra si l'on s'oppose à la volonté de Dieu".
Car dans certains courants du judaïsme, il est interdit de monter au Mont du Temple. Le grand rabbin sépharade d'Israël l'a redit cette semaine, après la visite de Ben Gvir : le lieu est trop sacré pour être foulé par des juifs. Marcher sur le saint des saints est un péché et risque d'entraîner d'autres juifs dans le péché. L'interdiction est même écrite à l'entrée du lieu saint, en anglais et en hébreu, impossible pour Itamar Ben Gvir de l'avoir manquée !
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