Guerre en Ukraine : la première manche du bras de fer entre la Russie et les Occidentaux se tient à Bali
La Russie participe vendredi 8 et samedi 9 juillet à une réunion du G20 en Indonésie, au niveau des ministres des Affaires étrangères. Un sommet qui s'annonce d'ores et déjà tendu et glacial.
C’est un choc frontal des narratifs. L'Ukraine va ête en toile de fond du G20 à Bali, où les échanges risquent d'être particulièrement tendus. Pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Russie, par la voix du patron de sa diplomatie, Sergei Lavrov, s'exprime devant les principales puissances de la planète pour justifier son intervention militaire chez son voisin.
Côté occidental, ce n'est pas un sommet comme les autres, ce n'est pas "business as usual", prévient le Quai d'Orsay. Déjà à Bruxelles, on anticipe que Moscou va utiliser ce sommet "comme une plateforme pour sa propagande", a fait savoir Josep Borrel, le chef de la diplomatie européenne. Les pays occidentaux ont fait pression sur l'Indonésie pour que la Russie ne soit pas invitée à Bali. En vain. Mais Djakarta, en échange, a convié l'Ukraine, qui ne fait pourtant pas partie du G20.
Un message clair
Dans le camp occidental, il n'était pas question de boycotter cette réunion, car le rôle du G20 c'est précisément de régler les crises internationales. La France y est représentée par la patronne du Quai d'Orsay, Catherine Colonna, qui n'a pas l'intention de rencontrer son homologue russe, ni même de poser avec lui pour une éventuelle photo de famille.
Les Occidentaux veulent marteler que la Russie de Vladimir Poutine est la seule responsable de la crise alimentaire et énergétique qui perturbe l'économie mondiale. Même au banc des accusés, l’isolement de Moscou est relatif. La présence en soi de Sergeï Lavrov à Bali est déjà un succès pour la diplomatie russe.
Première manche
Mais surtout, la plupart des pays émergents, à commencer par l'Indonésie qui accueille cette réunion du G20, mais aussi l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud ou encore l'Arabie saoudite, ne sont pas sur la ligne dure des Occidentaux. Tous ces pays n'ont pas imposé des sanctions contre Moscou et considèrent que le conflit en Ukraine n'est pas leur guerre. Certains d'entre eux, qui ont développé une intense coopération militaire et économiques avec la Russie, comme l'Inde par exemple, n’ont pas l’intention de rompre avec Moscou.
Aujourd'hui, c'est donc la première manche du bras de fer entre les Occidentaux et la Russie, qui peut donc compter sur des soutiens de poids. Rendez-vous pour la deuxième manche en novembre prochain au G20 de Bali, cette fois en présence des chefs d'Etat, et avec, qui sait, Vladimir Poutine autour de la table.
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