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Fin des voitures thermiques en 2035 en Europe : l'Allemagne refuse de voter le texte, la coalition gouvernementale sous tension

Cette mesure devait en principe s'imposer à tous les pays de l’Union européenne, en vue d’un basculement au tout électrique.
Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Circulation automobile à Munich en Allemagne le 9 janvier 2023 (image d'illustration) (MATTHIAS BALK / DPA)

À la surprise générale, Berlin refuse de voter le texte qui interdit la vente des voitures à moteur thermique à partir de 2035. Ce refus intervient alors que l’Allemagne s’est pourtant fixé d’ambitieux objectifs climatiques. Pour les tenir, le pays prévoit de mettre en circulation, d’ici 2030, 15 millions de voitures tout électrique, contre 1 million aujourd’hui.

>> Climat : pourquoi l'Allemagne met-elle un frein au vote sur l'interdiction de la vente des voitures à moteur thermique dans l'UE en 2035 ?

Pour l’instant, on en est encore loin. Selon un cabinet spécialisé, il faudrait immatriculer 5 000 nouvelles voitures électriques par jour, contre 1 290 en moyenne aujourd’hui. Le refus de l’Allemagne d’interdire les ventes de voitures à moteur thermique à partir de 2035 ne va pas accélérer les choses.

Dans le collimateur des défenseurs de l’environnement, il y a notamment le ministre des Transports, membre du parti libéral FDP, Volker Wissing (ses initiales VW vous rappellent peut-être le nom d’un grand constructeur automobile allemand). Ses opposants lui reprochent de se préoccuper davantage de construire des autoroutes que de mobilité douce.

Ces tiraillements menacent la coalition au pouvoir

C'est en effet un sujet de désaccord supplémentaire qui fragilise davantage l’équilibre déjà précaire de la coalition. Le ministre des Transports est membre du FDP, le plus petit des trois partenaires. Le parti est en chute libre dans les sondages et enchaîne les revers électoraux. Il cherche un second souffle, peu importe les accords conclus avec le SPD et les Verts, les deux autres partenaires.

Le FDP s’en affranchit, quitte à mettre en péril les objectifs climatiques du gouvernement et à oublier de développer les alternatives à la voiture, responsable de 20% des émissions de CO2 en Allemagne. Car si certains diabolisent la voiture, d’autres l’érigent en icône de la liberté. Et le ministre des Transports est de ceux-là. Sept automobilistes sur dix affirment ne pas pouvoir se passer de voiture. Mercedes, Volkswagen, Audi, BMW... Il faut dire que les plus grands constructeurs sont allemands. Ici, le nombre de voitures a bondi de 20% en 15 ans. On en compte 580 pour 1 000 habitants, contre 480 en France.

L’alternative, au-delà du vélo, ce sont les transports en commun et le train mais leur ponctualité est aléatoire. Six trains sur dix seulement sont à l’heure dans le pays. De gigantesques et coûteux travaux de modernisation sont en cours pour tenter d’attirer à nouveau les voyageurs vers le rail.

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