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En Espagne, dans un village des Asturies, un panneau pour prévenir des "risques" de la campagne

Après avoir reçu plusieurs plaintes de touristes citadins agacés par les bruits de la campagne, le maire du village de Ribadesella a fait mettre des affiches pleines d’ironie dans les rues de sa commune : "Si vous ne supportez pas, vous n’êtes pas au bon endroit ".

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La commune de Ribadesella (Espagne). Photo d'illustration. (Google Earth)

Les bruits de la nature, certains ne les supportent pas. En Espagne, dans le village de Ribadesella, 5 700 habitants, une touriste venue passer quelques jours cet été a téléphoné à la mairie trois ou quatre fois durant son séjour pour se plaindre d’un coq, qui la réveillait à 5h du matin. Elle a demandé au maire, Ramon Canal, de faire quelque chose. Ce n’est visiblement pas la première fois que l’élu se retrouve confronté au problème. Et face à la "gêne" des citadins, sa réponse est simple : il laisse chanter la nature.

Pour le faire comprendre aux touristes, il a trouvé une parade, pleine d’ironie. Sur Twitter, et partout dans la ville, le maire a fait accrocher un poster qui dit : "Vous accédez au village de Ribadesella, vous devez en assumer les risques. Ici, les cloches de l’église sonnent régulièrement, les coqs chantent tôt, les troupeaux de bétail vivent à proximité et portent parfois des cloches qui font du bruit, les routes sont petites, on ne conduit pas comme sur les autoroutes. Si vous ne pouvez pas le supporter, vous n’êtes sûrement pas au bon endroit".

En dessous, en petit, cette incitation à venir pour tous ceux qui se sentent bien à la campagne : "Si, en revanche, vous faites partie des privilégiés qui peuvent le supporter, vous apprécierez cette énorme merveille et les excellents produits fabriqués par nos fantastiques agriculteurs et artisans qui sont ravis de vous offrir la meilleure sélection de produits de notre terre". Le maire est honnête, ce n’est pas lui qui a eu l’idée en premier. Il a copié sur un petit village d’Occitanie, Saint-André-de-Valborgne, 400 habitants, qui avait fait la même chose il y a deux ans. 

Le tourisme national en hausse

Si le maire a fait mettre ses affiches, ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup de plaintes, mais beaucoup de touristes. Et Ramon Canal voulait faire passer un message : la campagne, c’est ça, et si vous venez, voilà ce que vous y trouverez. Il était important pour le maire de Ribadesella d’être clair car sa région, les Asturies, a été envahie cet été. Les Asturies, se trouvent dans le nord de l’Espagne, un paradis entre la mer et la montagne où des milliers d’Espagnols se sont réfugiés. Le week-end du 15 août, certaines localités des Asturies ont qualifiés l’affluence touristique de "tsunami".  Il n’y avait plus une seule chambre disponible.

Comme les Français, les Espagnols ont eu tendance à rester sur leur territoire pour les vacances, à cause du Covid. Beaucoup se sont retrouvés en montagne, pensant qu’il y avait moins de risques, car moins de gens. Le tourisme national a  "sauvé la saison espagnole" dans les régions du nord et du centre. Les hôtels d'Asturies prévoient un taux de remplissage de 80% cette année.

C'est beaucoup plus difficile en revanche pour les destinations qui dépendent du tourisme international, comme la Catalogne et les Canaries. Le maire de Ribadesella, lui, pensait calmer les citadins incommodés et il s’est en fait acheté une belle pub avec ses affiches. Peut-être pas le but recherché en pleine pandémie !

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