En Chine, les photos sont interdites dans certains aéroports, parfois sous peine de prison

Dans une soixantaine d'aéroports chinois, qui ont à la fois des activités civiles et militaires, il est interdit de prendre des photos par le hublot de l'avion, pour des questions de sécurité. Une mesure surveillée strictement par les autorités.
Article rédigé par Sébastien Berriot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Aéroport de Shanghai, le 22 décembre 2019. (STR / AFP)

Le puissant ministère chinois de la Sécurité d’Etat a publié il y a quelques jours un avertissement sur le réseau social Wechat, avec des règles très claires. Dans un certain nombre d’aéroports, qui ont à la fois des activités civiles et militaires, les passagers n’ont pas le droit de prendre des photos ou des vidéos.

Cela existe dans d’autres pays, mais ici, les voyageurs doivent se conformer à une consigne particulière. Pour être sûr que personne ne va sortir discrètement son téléphone pour prendre une photo dans l’avion, tous les volets des hublots doivent être impérativement fermés lors des phases d’atterrissage et de décollage. Une mesure prise pour des raisons de sécurité militaire, dans une soixantaine d’aéroports au total, qui sont utilisés par l’armée, en parallèle aux activités civiles, ce qui représente environ un tiers des aéroports en Chine.

Sept mois de détention pour un passager 

Si quelqu’un tente de soulever légèrement le volet du hublot, espérant ne pas être repéré, il risque de gros problèmes. Le ministère de la Sécurité d’État appelle aussi les passagers à signaler tout comportement suspect.

Cette mesure pose des problèmes, notamment pour les voyageurs étrangers qui ne sont pas habitués à ce genre d’interdiction. Le mois dernier, un passager étranger a été dénoncé par un autre voyageur alors qu’il prenait une photo interdite sur un vol entre Yiwu, dans le sud-est de la Chine, et Pékin. Un autre passager chinois a passé sept jours en détention administrative après avoir ouvert le store de son hublot pour filmer des installations militaires.

L’avion a même reçu l’ordre de rebrousser chemin. Il a pu redécoller, mais les passagers ont dû attendre que la police vérifie que la vidéo avait bien été effacée et qu’elle n’avait pas été publiée sur les réseaux sociaux. 

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