En Allemagne, Armin Laschet est à la peine pour succéder à Angela Merkel
À un mois des élections législatives, qui marqueront le départ d’Angela Merkel, la bataille pour la chancellerie est rude. Le favori, Armin Laschet, s’est effondré dans les sondages après une série d’erreurs.
Les élections législatives en Allemagne auront lieu le dimanche 26 septembre. C'est une campagne passionnante à laquelle on peut assister outre-Rhin, une campagne où rien n’est joué. Annalena Baerbock était l'étoile montante de la politique allemande il y a quatre mois. La jeune patronne des Verts venait d'être choisie pour représenter les Grünen et elle avait le vent en poupe. Il y a trois mois c'était Armin Laschet. Dauphin de Merkel, candidat de la CDU, il était en tête des intentions de vote, bien en tête avec 15 points d'avance. C'est aujourd'hui un troisième candidat qui tire son épingle du jeu.
Reprenons chronologiquement. Les Verts, et surtout Annalena Baerbock, se sont perdus dans des polémiques et se sont laissé distancer par la CDU. Armin Laschet, élu candidat des conservateurs, dans la douleur, aux prix de guerres internes avec le patron de son allié bavarois de la CSU, Markus Söder, avait alors la voie libre pour atteindre la chancellerie. Mais l'été 2021 a bousculé ses plans.
Deux évènements ont plombé sa campagne : les "inondations du siècle" des 14 et 15 juillet qui ont fait au moins 190 morts, d'abord. Armin Laschet fait alors une grosse boulette. Lors d'un déplacement sur la zone sinistrée, il est filmé en train de rire pendant une cérémonie officielle. L'autre évènement, c'est évidemment la chute de Kaboul. Un virulent débat s'ouvre alors en Allemagne sur l'accueil des réfugiés. Le parti d’Armin Laschet, et surtout Angela Merkel, a permis l'arrivée massive de Syriens en 2015 et beaucoup d'Allemands se montrent mois ouverts cette année.
À l’intérieur même de son mouvement, certains disent qu'Armin Laschet n’est pas le bon candidat pour le poste, et que Markus Söder aurait finalement été meilleur. En chute dans les sondages, le dauphin oblige Angela Merkel à participer à la campagne, ce qu'elle n'aime pas beaucoup. Elle a soutenu publiquement Armin Laschet lors d’un meeting le week-end dernier.
Le SPD en embuscade
Ce n'est pas une surprise pour tous ceux qui suivent la politique allemande, ou qui ont fait allemand deuxième langue à l'école : le parti qui profite de tout ça, c'est le Sozialdemokratische Partei Deutschlands (SPD), le parti social-démocrate. Pour la première fois depuis le début de la campagne, les sociaux-démocrates sont en tête dans un sondage publié cette semaine. Olaf Scholtz, l’actuel ministre des Finances, pourrait bien devenir le chancelier. Un personnage peu charismatique, très modéré mais avec beaucoup d’expérience. Il espère créer la surprise dans cette campagne changeante. C'est sûr qu'après seize ans d’Angela, seize ans de stabilité, seize ans de "Mekanique" Merkel, la page ne se tourne pas en un claquement de doigt.
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