En Afrique, les droits des personnes LGBT+ reculent
Au Ghana, la Cour suprême a reporté mercredi 17 juillet sa décision concernant une loi adoptée par les députés qui vise à restreindre les droits LGBT+. Un report technique qui donne juste un peu de répit aux personnes homosexuelles car le sujet occupe les débats dans le pays depuis déjà de nombreux mois, et il risque de s’inviter encore à l’approche de l’élection présidentielle qui aura lieu en décembre.
Si le texte passe, il est prévu des peines de prison de deux mois à trois ans pour les personnes reconnues coupable d’homosexualité. Les peines pourraient aller de cinq ans à 10 ans de prison pour ceux qui feraient la promotion de l’homosexualité. Mais le Ghana n’est pas le seul pays africain à traquer les personnes homosexuelles.
L’Ouganda a signé fin mai l’une des lois anti LGBT+ les plus sévères au monde avec peine de mort possible pour les personnes récidivistes. Au Burkina Faso, alors que le pays est confronté à une guerre contre le terrorisme que certains qualifient même de guerre civile, la junte au pouvoir ne trouve rien de mieux à faire que d’adopter un projet de loi modifiant le code de la famille et criminalisant l’homosexualité. Désormais l’homosexualité est interdite et punie dans le pays, a déclaré fièrement le 10 juillet le ministre burkinabé de la Justice.
"On ne veut pas du mariage pour tous ici"
Ces interdictions ne sont pas le fruit du hasard. Elles s’expliquent avec des raisonnements différents et surprenants. La première chose à dire est que pour de nombreux africains, l’homosexualité est considérée comme "contre nature". C’est l’argument numéro un qui est brandi quand on évoque le sujet dans des pays comme le Sénégal, le Burkina ou encore donc le Ghana.
Ce qui est intéressant, c’est que le thème de l’homosexualité est utilisé en Afrique pour rejeter l’Occident. Il est fréquent d’entendre des phrases du genre : "On ne veut pas du mariage pour tous ici". Mais pour justifier cette interdiction ces mêmes pays africains s’appuient sur des lois coloniales datant d'avant 1960 qui interdisaient l’homosexualité et qui ont été amenées par les Occidentaux en Afrique. Enfin, au Sahel notamment, le remplacement de la France par la Russie accélère l’intolérance sur le sujet. Criminaliser l’homosexualité c’est aussi faire plaisir au nouvel ami russe qu'est Vladimir Poutine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.