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Édito
Mahmoud Abbas, un président palestinien à la légitimité entamée qui devrait prendre exemple sur Macky Sall

Le président sénégalais Macky Sall a choisi de ne pas briguer un troisième mandat cette semaine. Un exemple qui devrait inspirer le président palestinien Mahmoud Abbas, pour le correspondant de franceinfo au Moyen-Orient.
Article rédigé par Frédéric Métézeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un reste de photo du président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah. (FREDERIC METEZEAU / RADIOFRANCE)

Lundi soir, Macky Sall a annoncé qu’il ne briguerait pas de troisième mandat à la tête du Sénégal. En même temps, la Constitution de son pays limite l'exercice du pouvoir présidentiel à deux mandats. Mais il envisageait un temps de profiter d’une faille juridique, avant de finalement renoncer à se représenter après dix ans au pouvoir. Et peut-être que Mahmoud Abbas aurait beaucoup à apprendre de Macky Sall. Le président palestinien est en effet au pouvoir depuis 18 ans. Elu en 2005 pour un mandat de quatre ans, il a prolongé en 2009 son mandat pour une durée indéterminée. Et depuis ? Plus rien.

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Or, cette semaine, on a beaucoup parlé de cette intervention militaire imposante de l’armée israélienne à Jénine en Cisjordanie occupée. Douze Palestiniens et un soldat israélien ont été tués, et il y a eu d’énormes dégâts matériels dans ce qu’Israël appelle "une opération contre la plaque tournante du terrorisme". Mais au-delà de l’affrontement interminable entre Israël et des groupes armés comme le Jihad Islamique ou le Hamas, Jénine est devenue une poudrière à cause de la faiblesse de l’Autorité Palestinienne. Officiellement, cette autorité gouverne les secteurs palestiniens autonomes dont celui de Jénine. Elle gère la vie civile et doit théoriquement assurer la sécurité en ville.

Pas d'élection depuis 2005

Mais Jénine, située tout au nord de la Cisjordanie, est une ville excentrée, loin du pouvoir politique palestinien basé à Ramallah. C’est une ville de tradition rebelle où l’Autorité Palestinienne est très impopulaire car la corruption est importante. Ses dirigeants ont perdu tout capital politique. La côte de popularité de Mahmoud Abbas y est au plus bas. Les Palestiniens surtout les plus jeunes le voient comme un "collabo" d’Israël.

Mercredi, lors des funérailles des douze morts de Jénine, les représentants de l’Autorité ont été chassés par la foule. Et sans élection depuis 2005, les Palestiniens n’ont pu élire ni leurs députés ni leur Président ! Mahmoud Abbas se justifie par la division entre Cisjordanie et Gaza, gouvernés par deux régimes différents. Mais à 88 ans il s’accroche au pouvoir. Sous ce règne interminable, l’occupation a continué, la colonisation a progressé, l’idée d’un Etat palestinien s’est évanouie, la pauvreté et le chômage n’ont pas vraiment été résorbés. Les Palestiniens souffrent bien de l’occupation mais aussi d’une Autorité Palestinienne en déliquescence… Mahmoud Abbas aurait beaucoup à apprendre de Macky Sall…

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