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Crise en Ukraine : comment le portefeuille des Américains pourrait être touché

Les sanctions américaines contre la Russie annoncées par Joe Biden mardi pourraient avoir des conséquences sur l’économie américaine.

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président des États-Unis d'Amérique, Joe Biden à la Maison Blanche à Washington, le 22 fevrier 2022. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Le président américain a pris la parole mardi 22 février pour annoncer des sanctions contre la Russie qui a commencé "l’invasion de l’Ukraine", selon Joe Biden. Cette guerre pourrait avoir un impact sur le portefeuille des Américains. Joe Biden l'a d’ailleurs dit lors de son discours : "Défendre la démocratie aura un coût, même ici, chez nous."

Le président prépare son opinion publique à une hausse des prix. Un secteur serait surtout impacté, celui des hydrocarbures. La Russie, le deuxième plus grand producteur de pétrole au monde a une influence sur le cours des marchés de l’or noir. Conséquence, les prix à la pompe à essence pourraient augmenter aux États-Unis. La banque JP Morgan évoque une possible augmentation du prix baril de 50%. Il pourrait atteindre les 150 dollars. Le prix du gaz naturel pourrait également augmenter.

Le taux d'inflation pourrait dépasser les 10%

Joe Biden promet d'utiliser "tous les outils en sa possession pour protéger les entreprises et les consommateurs américains" mais il pourrait aussi faire face à une flambée de l’inflation. Selon des experts, interrogés par CNN, le taux d'inflation pourrait dépasser les 10%, un record depuis 1981. Non seulement les prix à la pompe augmenteraient, mais la hausse des prix du pétrole et du gaz naturel entraînerait une augmentation des coûts de chauffage et d'électricité qui pèserait sur les ménages.

En plus de ce volet énergétique, les États-Unis, et ils ne sont pas les seuls, pourraient être affectés par des problèmes d'approvisionnement de métaux. La Russie est un gros producteur d'aluminium et de palladium, ce qui sert de catalyseur dans les systèmes d’échappement de véhicules. La Russie et l'Ukraine sont également des gros exportateurs de blé et de maïs. Des conséquences qui sont également valables, et même plus, pour les Européens.

Prêts au "sacrifice partagé" ?

Les Américains sont-ils prêts à subir ces conséquences ? Pas vraiment. La pandémie de Covid a fait changer les mentalités. Les Américains, comme d'autres, n'ont plus forcément envie de sacrifier leur confort ou leurs libertés au nom de la liberté. Le contexte est bien différent de 2001 par exemple. Après le 11 septembre, lorsque l'Amérique entre en guerre contre Ben Laden, George Bush, alors président, exhorte les Américains à dépenser : "Faites vos affaires dans le pays. Prenez l'avion et profitez des grandes destinations américaines. Allez à Disney World en Floride", avait-il dit. Mais aujourd'hui, la notion de "sacrifice partagé" n'est plus aussi rassembleuse.

Ceux qui pourraient profiter d'un ras-le-bol des Américains sur l'augmentation des prix, ce sont les opposants de Joe Biden, les Républicains et surtout Donald Trump qui vise toujours un retour à la Maison Blanche en 2024.

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