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Covid-19 : l'Union européenne impose des restrictions de voyages depuis six pays

Après la parenthèse estivale, ça ne va pas être facile de voyager vers l'Europe en cette rentrée : face au coronavirus qui progresse dans certaines régions du monde, l'Union européenne recommande de nouvelles restrictions pour les voyageurs en provenance de six pays et territoires, dont les États-Unis.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Trois drapeaux de l'Union européenne à Bruxelles (Belgique) (NICOLAS LANDEMARD / LE PICTORIUM / MAXPPP)

L'Union européenne a réévalué sa liste. Six pays ne sont plus considérés comme "sûrs" par les autorités : cela veut dire que dans les 14 derniers jours, ils ont déclaré au moins 75 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Or aux États-Unis, pays le plus touché au monde depuis le début de la pandémie où les contaminations sont reparties à la hausse avec le variant Delta, on est à plus de 600 cas pour 100 000 habitants. Huit fois le seuil maximal fixé par Bruxelles (en France on est encore à 200).

Cinq autres destinations sont largement dans le rouge : la Macédoine du Nord, le Monténégro et le Kosovo dans les Balkans ; mais aussi le Liban et Israël.
Plus question donc de laisser les résidents de ces pays entrer librement en Europe, comme c'était le cas cet été. Marche arrière toute, pour les voyages non-essentiels : Bruxelles recommande de rétablir un test de dépistage obligatoire ou une quarantaine.

Règles illisibles

Le Conseil européen propose que les personnes vaccinées échappent à ces restrictions mais comme sa recommandation n'est pas juridiquement contraignante, dans les faits, ce sera selon le bon vouloir de chaque État-membre. Mais ce n'est pas nouveau : pour sauver sa saison touristique, la Grèce par exemple s'est ouverte aux touristes américains en avril, deux mois avant les instructions de Bruxelles. À l'inverse, l'Allemagne et la Belgique n'ont pas attendu : cela fait déjà 15 jours qu'elles ont rétabli des restrictions sur les vols en provenance des États-Unis. Même vaccinés, les Américains, Israéliens Libanais et habitants des Balkans peuvent donc se voir imposer des restrictions.

Mais il n'y a pas de politique unique pour les 27. Une fois de plus les règles sont illisibles : un vrai casse-tête pour les voyageurs qui devront bien se renseigner avant de partir. Evidemment le lobby des compagnies aériennes et le secteur touristique sont furieux. La seule certitude c'est que venir en Europe depuis les États-Unis ou l'un de ces cinq autres pays va (encore) être un vrai casse-tête.

Des tensions avec Washington

On est aussi dans un rapport de forces. Cet été, les Européens ont fait des concessions en ouvrant leurs portes aux voyageurs américains, décision annoncée après la tournée européenne de Joe Biden, marquée par la volonté de réchauffer les relations transatlantiques après les années Donald Trump.

Mais il n'y a jamais eu de réciprocité : les frontières des États-Unis sont fermées depuis mars 2020 à l'immense majorité des voyageurs internationaux. Même s'ils sont testés ou vaccinés. Ce qui crée d'énormes difficultés pour les entreprises, pour les familles. La posture est de plus en plus difficile à défendre pour l'administration Biden, elle irrite Bruxelles qui clairement fait pression en annonçant qu'elle rétablit des restrictions deux mois et demi à peine après les avoir levées. D'autant que les niveaux de vaccination dans l'Union ont globalement dépassé ceux des États-Unis. D'ici quelques jours 70% de la population européenne aura eu ses deux doses. Aux États-Unis on est à 52%.

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