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Covid-19 : comme la France, d'autres pays d'Europe durcissent les restrictions

Le Royaume-Uni et l'Espagne, en particulier, ont annoncé de nouvelles mesures pour freiner le coronavirus. Des restrictions qui provoquent parfois la colère de la population.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Une rue de Londres, avec pubs et restaurants. Ces établissements doivent désormais fermer à 22h, une décision du gouvernement pour freiner le Covid-19. (TOLGA AKMEN / AFP)

Il n'y a pas qu'en France que les autorités prennent des mesures de restriction supplémentaires contre l'épidémie de coronavirus : ailleurs en Europe aussi. Considérée comme un modèle dans sa gestion de la pandémie en Europe, l'Allemagne est sur le qui-vive face à la résurgence des infections : à partir du 1er octobre, à Munich, le port du masque sera obligatoire dans une partie du centre-ville. Dans tout le land de Bavière, le plus touché par l'épidémie, le droit de se réunir sera de nouveau limité à un cercle de deux familles maximum ou cinq personnes sans lien de parenté.

Un couvre-feu pour les pubs en Angleterre

Au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé du continent européen, de nouvelles restrictions entrent en vigueur pour au moins six mois : les pubs et les restaurants, dans lesquels seul le service à table sera autorisé, fermeront dès 22 heures en Angleterre et le télétravail sera à nouveau encouragé.

Le Pays de Galles et l'Irlande du Nord, autres nations du Royaume-Uni, autonomes en matière de santé publique, préparent des mesures similaires. L'Écosse, elle, a décidé d'aller plus que le gouvernement britannique : à partir du 25 septembre les visites aux amis ou à la famille sont interdites. On ne pourra plus se rendre dans un autre foyer que le sien.

Confinement partiel à Madrid

Le pays en Europe qui applique les mesures les plus draconiennes est l'Espagne : dans la région de Madrid, plus de 850 000 personnes ne peuvent pas sortir de leur quartier, sauf pour aller travailler, étudier, ou se rendre chez un médecin. La région va bientôt imposer les mêmes restrictions dans d'autres zones. Des mesures pour éviter un vrai confinement qui aurait des conséquences économiques dramatiques. D'ailleurs, à ce stade, il n'y a qu'un pays au monde qui a reconfiné toute sa population : Israël. Les ministres ont même validé hier soir la fermeture complète de l'aéroport Ben-Gourion.

Des mesures pas toujours comprises

En Allemagne, il y a eu ces dernières semaines des manifestations très violentes rassemblant à la fois des anti-masques, des anti-vaccins, et toute une mouvance conspirationniste liée à l'extrême droite. En Espagne, ce sont les habitants des quartiers populaires de Madrid qui défilent contre ce qu'ils appellent "un confinement de classe".

Pour faire passer la pilule et justifier les restrictions, il y a une technique: le mea culpa. En République tchèque, où le taux de contamination quotidien s'envole, le Premier ministre Andrej Babis a reconnu que son gouvernement avait fait "une erreur" en assouplissant trop vite les restrictions juste avant l'été. Le ministre de la Santé a démissionné. Pas sûr malgré tout que cela suffise à calmer les esprits.

Un contre-exemple : la Belgique

Malgré des chiffres de contamination en hausse de plus de 60% par rapport à la semaine dernière, le gouvernement belge a annoncé mercredi 26 septembre que le port du masque ne serait désormais obligatoire que dans les zones très fréquentées des grandes villes comme Bruxelles, et plus "partout tout le temps" comme jusqu'à présent.

La bulle sociale, elle, est élargie. Depuis cet été, chaque foyer pouvait fréquenter sans masque et sans distanciation cinq personnes maximum, qui plus est toujours les mêmes, par période d’un mois. Désormais c’est cinq pour chacun des membres du foyer. "Il vaut mieux une mesure souple mais qui est respectée plutôt qu’une mesure drastique que personne ne respecte, a dit la Première ministre belge, Sophie Wilmès.

Le football plus fort que le virus ?

En Italie, la circulation du virus est relativement maîtrisée, Milan n'a pas renoncé à sa Fashion week qui commence lundi, ni les stades à leur public. Le gouvernement doit valider leur réouverture progressive à un tiers de leur capacité, y compris pour le stade olympique de Rome qui pourrait donc accueillir 25 000 personnes.

En Hongrie, là encore, le foot est plus fort que la crise sanitaire : pour la grand-messe de rentrée de l'UEFA à Budapest, et la finale de la Supercoupe d'Europe Bayern Munich-Séville, 20 000 places ont été mises en vente. Sauf que la Hongrie est classée zone à risque par plusieurs pays européens dont l'Allemagne, et ses frontières sont normalement fermées. Résultat : beaucoup de supporters allemands et espagnols ont préféré rendre leur ticket.

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