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Canicule : le Royaume-Uni, en surchauffe, n'est pas prêt pour les grandes chaleurs

Au Royaume-Unis, pour la première fois de son histoire, le Bureau météorologique a lancé une alerte rouge "chaleur extrême". 40 degrés à Londres : le pays n'est pas prêt à affronter telles chaleurs.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des passants se rafraichissent dans une fontaine à Trafalgar Square à Londres (Grande-Bretagne), le 13 juillet 2022. (JUSTIN TALLIS / AFP)

40°C attendus à Londres, 36°C à Manchester, 37°C à Birmingham. "Plus chaud que le Sahara", titre The Sun. Les températures explosent aussi au Pays-de-Galles et même aux confins de l'Ecosse. Du jamais vu. Alors que le record est de 38,7°C (on a envie de dire 38,7°C "seulement"), c'était à Cambridge en juillet 2019.

Le pays n'est pas préparé : d'habitude c'est plutôt du froid et de la pluie que les Britanniques cherchent à se préserver. La plupart des bâtiments sont conçus pour retenir la chaleur. Quasiment rien n'est climatisé, ni les maisons, ni les édifices publics, ni même les hôpitaux qui n'ont pas non plus de ventilateur. Ça met en danger les personnes vulnérables mais aussi celles qui sont en bonne santé. Et même si les températures devraient redescendre comme chez nous à partir de mercredi, les services de santé – qui sont déjà sous pression avec le Covid – se préparent à une surmortalité au sein de la population.

Du sable sur le goudron qui fond

Et c'est toute la vie quotidienne qui est chamboulée. Certaines écoles sont fermées pour deux jours. Des hôpitaux ont reprogrammé les opérations non urgentes, de nombreux trains annulés, à Londres il a été demandé aux habitants de ne prendre les transports en commun qu'en cas de nécessité absolue ; dans le Hampshire, au sud de la capitale, on a répandu du sable sur les routes parce que le goudron commence à fondre. Sans oublier les feux de forêt qui se multiplient. Il y en a déjà plus en six mois que sur toute l'année 2021.

La chaleur a été décrétée urgence nationale. Samedi 16 juillet, le gouvernement a tenu une réunion COBRA (un comité activé uniquement dans les situations critiques). Avec un gros couac : le Premier ministre Boris Johnson, qui démissionne, n’y a pas assisté. Il a préféré rester dans sa maison de campagne à Chequers pour préparer... la fête de départ qu'il y organisait pour ses soutiens.

La canicule est donc aussi devenue une affaire politique : la chef adjointe du parti travailliste, Angela Rayner, accuse le Premier ministre d’avoir "disparu au combat", elle dénonce un "gouvernement zombie » incapable de faire face à l'enjeu.

"Il ne s'agit pas simplement d'une belle journée ensoleillée"

Il faut dire que le vice-Premier ministre Dominic Raab n'a pas fait mieux : "Bien sûr il faut s'hydrater, a-t-il dit, mais "on devrait aussi profiter du soleil"... Réponse furieuse du patron des ambulanciers : "Il ne s'agit pas simplement d'une belle journée ensoleillée où l'on peut mettre un peu de crème solaire avant d'aller nager ou manger dehors".

Dimanche, dans le débat télévisé des cinq candidats conservateurs encore en lice pour la succession de Boris Johnson, qui se sont littéralement écharpé sur les questions économiques, un seul, Rishi Sunak, a parlé réchauffement climatique en s'engageant à maintenir les taxes vertes pour financer la fin des émissions carbone d'ici 2050. Les autres n'y ont pas consacré une seule seconde de leur temps de parole.

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