BRICS, G20 : Vladimir Poutine profite des sommets en visioconférence pour revenir dans le jeu
Évidemment, un come-back par Teams a moins de panache qu'une descente d'avion avec tapis rouge, mais le chef du Kremlin n'a pas le choix. Depuis mars, il est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. Accusé d'avoir fait déporter plusieurs milliers d'enfants ukrainiens en Russie, il peut donc être arrêté à peu près partout où il pose le pied. Seule une soixantaine d'États ne reconnaissent pas la compétence de la CPI. C'est le cas de la Chine et du Kirghizstan où il s'est rendu en octobre. Ses deux seuls déplacements à l'étranger depuis huit mois.
Il n'était pas présent physiquement au précédent sommet des BRICS en août, ni au G20 en septembre.
Mais aujourd'hui, les réunions virtuelles lui permettent de se faire entendre et de revenir dans le concert des nations. Une démarche d'autant plus facile que la guerre au Proche-Orient a fait passer l'Ukraine au second plan.
Défendre son concept de "nouvel ordre mondial"
Vladimir Poutine compte exploiter le détournement d'attention, tirer profit d'un possible affaiblissement du soutien militaire à Kiev, mais aussi plus largement, sortir de son statut de paria et reprendre la main sur le plan diplomatique. Trouver des oreilles attentives à son concept de "nouvel ordre mondial" - qu'il porte entre autres avec la Chine - contre le néocolonialisme des Américains et des Européens.
Le sommet des BRICS, mardi, et plus encore celui du G20, mercredi 22 novembre, présidé par l'Inde, lui offre une formidable tribune. Le président russe s'y prépare depuis plusieurs jours, il multiplie les réunions et les coups de téléphone, avec la volonté de jouer un rôle important dans la résolution du conflit entre Gaza et Israël.
Un discours pour "créer la surprise" ?
On ne sait pas quels dirigeants il va rencontrer en tête-à-tête, à distance, ni ce qu'il compte annoncer, mais les conseillers presse du Kremlin font monter le suspense en annonçant que son intervention va "créer la surprise".
La seule certitude, c'est que Vladimir Poutine, qui a toujours défendu une solution à deux États, parlera de cessez-le-feu et de paix. Il dira que la Russie a toujours été pour la paix, au Proche-Orient comme en Ukraine où ce n'est pas elle qui refuse les pourparlers. Un discours qui risque d'écorcher les oreilles des Européens et d'une bonne partie des membres du G20.
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