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Au Japon, la patate d'importation n'a plus la frite dans les fast-foods

Alerte à la pénurie de frites : au Japon, des enseignes de restauration rapide sont contraintes de rationner leurs clients. 

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des frites préparées en grande quantité. (AFP)

Imaginez que dans un McDonald's de Tokyo ou d'Okinawa, avec votre burger, vous ne pouvez plus commander qu'une petite portion de frites, la riquiqui. Oubliez la moyenne, la grande, la XXL : vous êtes rationnés ! Dans les 2 900 restaurants que l'enseigne américaine possède dans l'archipel, il n'y a plus assez de stock. Les restrictions ont commencé à Noël elles vont se prolonger jusqu'à début février 2022. D'autres chaînes locales, comme Mos Burger ou Lotteria, reconnaissent elles aussi que la situation est tendue.

Cette pénurie est l'une des conséquences basiques, simples, de la mondialisation (Orelsan aurait pu en faire une chanson). Au Japon, les frites de McDonald's sont importées des États-Unis et du Canada. Les pommes de terre y sont tranformées et congelées, avant d'être expédiées par le port de Vancouver. Or, ces dernières semaines, l'ouest du Canada a connu des intempéries exceptionnelles, de nombreux sites logistiques ont été inondés, la chaîne d'approvisionnement a été très perturbée, sans compter la désorganisation liée au Covid. Le Japon n'a pas pu importer ses quantités habituelles.

On produit pourtant des pommes de terre au Japon. Pas beaucoup, et à des tarifs assez élevés. Mais les petites chaînes de restauration rapide japonaises qui se fournissent auprès des producteurs locaux n'ont elles eu aucun problème.

Freshness Burger, qui travaille avec des exploitants d'Hokkaido et se fournit en hokkai kogane, une variété présentée sur son site comme "créée spécialement pour les frites., l’extérieur est croustillant, l’intérieur moelleux", s'est même fait plaisir en s'offrant une jolie campagne de pub. Jusqu'au 27 février, elle offre à ses clients 25% de frites en plus pour le même prix. Histoire de capter les clients déçus de ses concurrents.

Boycott contre KFC au Kenya

Le Kenya vit exactement la même chose. Le 3 janvier, la chaîne KFC qui importe ses pommes de terre d'Egypte et d'Afrique du sud s'est même retrouvée en rupture de stock. Or, le Kenya cultive beaucoup de pommes de terre, c'est même la deuxième culture du pays après le maïs, plus de 3,5 millions de personnes en vivent.


KFC a dû se justifier, expliquer que si elle importait sa marchandise, c'est parce que les producteurs locaux n'étaient pas bien organisés et surtout pas à la hauteur de ses standards de qualité. Les Kenyans se sont vexés, un appel au boycott de l'enseigne s'est massivement propagé sur les réseaux sociaux. Au point que KFC a finalement promis d'engager des discussions pour retrouver les bienfaits des circuits courts.

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