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Au Chili, le processus constitutionnel se poursuit tant bien que mal

Ils avaient refusé le projet de nouvelle constitution le 4 septembre dernier. Mais les Chiliens souhaitent que les discussions continuent, même s'ils peinent à se mettre d'accord sur les règles d'écriture de ce nouveau texte.

Article rédigé par franceinfo - Naïla Derroisné
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une étudiante manifeste à Santiago, le 14 septembre 2022. Sur sa pancarte : "Un nouveau processus constitutionnel maintenant !" (MARTIN BERNETTI / AFP)

Voilà bientôt deux mois que les Chiliens ont rejeté la proposition d’une nouvelle Constitution, un texte progressiste sur beaucoup d’aspects et censé remplacer la Constitution actuelle, héritée de la dictature. Pour autant, environ 70% de la population souhaite bien une nouvelle Constitution selon les derniers sondages. C’est aussi ce que veut le président, Gabriel Boric, ainsi que la droite, qui pourtant avait voté en septembre dernier contre la proposition d'un nouveau texte. Elle s’est finalement engagée à négocier pour que le processus constitutionnel se poursuive. 

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Les discussions avancent, mais lentement. Car même si tout le monde semble d’accord sur le principe, il faut quand même définir les règles pour rédiger ce nouveau texte : qui va l’écrire ? Combien de temps cela prendra-t-il ? Le vote doit-il être obligatoire ? Seule la règle de la parité au sein l’organe rédactionnel fait pour l’instant l’unanimité. 

Divergences entre partis et en interne

Les parlementaires de droite ont voulu poser des limites, comme par exemple ne pas toucher "au droit à la vie". Dans le texte constitutionnel qui a été rejeté, l’avortement était garanti. Autre sujet : le maintien des "droits sur l’eau" qui disparaissant dans l’ancienne proposition de Constitution. Des limites jugées inacceptables pour la gauche.  
Il y a aussi des divergences internes qui sont apparues au sein même des coalitions, notamment la coalition présidentielle, où les partis ne parviennent pas non plus à se mettre d’accord sur des aspects plus techniques du processus.   

La population comme le gouvernement sont happés aujourd’hui par d’autres problématiques : l’inflation, une économie fragile ou encore les problèmes d’insécurité. 
La ministre de l’Intérieur souhaitait que la nouvelle Constitution soit prête en septembre prochain, dans moins d’un an, pour commémorer les 50 ans du coup d’Etat militaire et tourner la page de la dictature. Un objectif difficilement atteignable pour le moment. 

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