Attentat à Bruxelles : la Suède "cible prioritaire" des organisations terroristes islamistes
La dernière menace remonte au 15 septembre. Ce jour-là, le Figaro découvre que dans son magazine de propagande, Al Qaida annonce son intention de "frapper un ministère à Paris" mais aussi de "détruire une ambassade suédoise". "Il est clair désormais que parmi les pays de l'Union européenne, la Suède... rivalisant avec la France et le Danemark... a choisi de prendre la tête de la guerre contre l'Islam et les musulmans", écrit l’organisation.
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Le texte de l'organisation terroriste renvoie de manière implicite à la fois à l'interdiction de l'abaya dans les établissements scolaires français et aux profanations du Coran en Suède qui ont considérablement dégradé l'image du royaume dans le monde musulman. Au moins quatre ont eu lieu entre janvier et juillet dernier. C'est d'abord un militant d'extrême droite qui brûle un Coran à proximité de l'ambassade de Turquie. Puis en juin, devant la plus grande mosquée de Stockholm, un réfugié irakien, qui réclame l'interdiction du livre saint de l'islam, y glisse des tranches de bacon, le piétine et le déchire avant d'y mettre le feu. Il réédite deux fois, le 20 et le 31 juillet.
Risque d'attentat élevé
Ces provocations à répétition déclenchent une vague de colère dans le monde musulman. En Irak des manifestants mettent le feu à l'ambassade de Suède, l'ambassadrice est expulsée. L’Égypte, l’Algérie, l’Arabie saoudite, la Jordanie convoquent les représentants suédois. Appels au boycott et rassemblements se multiplient. C'est à ce moment-là que plusieurs organisations islamistes appellent leurs réseaux à faire de la Suède "une cible prioritaire".
Ces profanations ont été organisées avec l'accord des autorités, au nom de la liberté d'expression et de rassemblement, même si la police et la justice suédoises assurent que l'autorisation ne vaut pas approbation. Position d'équilibriste difficile. En juin le Premier ministre a pris ses distances avec l'autodafé qui venait de se produire sans pour autant l'interdire.
En tout cas la Suède sait que le risque d'attentat est élevé, sur son sol comme contre ses ressortissants. À la mi-août déjà, elle a décidé de relever son niveau d’alerte terroriste, passant de "niveau élevé" à "niveau critique", exactement comme en 2015 après les attentats du 13 novembre en France et les menaces du groupe État Islamique contre le continent européen. Ses services, comme d'autres, s'inquiètent de la résurgence du risque d'attentat car, depuis l'Afghanistan, depuis la zone syro-irakienne, depuis le Sahel et le Yémen, Al-Qaïda et le groupe État islamique reconstituent progressivement leurs forces et leur capacité de projection en Europe.
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