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Afghanistan : Daech-K, le groupe derrière les attentats de l’aéroport de Kaboul

Les attaques de jeudi 26 août, qui ont fait des dizaines de morts autour de l’aéroport de Kaboul, ont été revendiquées par l’État islamique. Sa branche afghane, Daech-K, est le groupe terroriste le plus violent du pays.

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un combattant taliban monte la garde sur le site des deux attentats suicides à Kaboul (Afghanistan), le 27 août 2021. (WAKIL KOHSAR / AFP)

Les explosions qui ont fait des dizaines de morts à l'aéroport de Kaboul jeudi 26 août, dont plusieurs soldats américains, ont été revendiquées par l'État islamique. Le groupe terroriste opère en Afghanistan à travers Daech-K. "K" pour Khorasan,  "une ancienne province perse aux confins de l’Afghanistan, l’Iran et le Turkménistan", décrit Courrier international

C'est le groupe le plus violent et le plus extrémiste en Afghanistan. Il est basé à l'est de Kaboul, dans la province de Nangharar. Ce groupe était composé à la base de talibans pakistanais, le pays voisin de l’Aghanistan. Il a été créé il y a six ans. L'ONU lui attribue 77 attaques dans les quatre premiers mois de cette année en Afghanistan. Des attaques dirigées contre l’armée, la police afghane, les troupes américaines et les talibans. Mais aussi contre les civils. Ils sont accusés des pires atrocités de ces dernières années et de la mort de centaines de personnes. Ils ont notamment visé des écoles de filles, des hôpitaux et des maternités. Leur but : créer la confusion, le carnage, avec des bombes, et faire le plus de morts possible, ce qui montre, selon eux, leur puissance. Le groupe aurait entre 1 500 et 2 000 combattants.

Ennemis jurés des talibans

Daech-K, ou l’État islamique en Afghanistan, est l’ennemi juré des talibans. Et la raison est assez simple à comprendre. Si Daech-K était composé de Pakistanais à l’origine, au fil des années, ce sont les déserteurs des talibans afghans qui sont venus grossir ses rangs. D’anciens talibans, les plus radicaux, qui estiment que la loi islamique appliquée par les talibans qui ont pris le pouvoir, n’est pas assez  "drastique".  Et qu’ils ont abandonné la foi islamique, en négociant avec les États-Unis. Daech-K a recruté beaucoup d’ex-talibans ces derniers mois, ceux qui refusaient le processus de paix.

Daech-K et eux n’ont pas la même vision idéologique, ils n’ont pas non plus la même vision du destin du jihad. Les talibans ne veulent pas d’un grand califat qui s’étend sur plusieurs pays comme Daech, ils veulent se concentrer sur l’Afghanistan.

D’autres attaques à venir

L'aéroport de Kaboul était une des cibles de Daech-K. Le groupe avait lancé des menaces très précises. Quelques heures avant l’attaque, plusieurs pays occidentaux dont les États-Unis et le Royaume-Uni avaient demandé à leurs ressortissants d'éviter la zone de l'aéroport en raison de menaces "imminentes". Déjà, les Américains évoquaient Daech-K.

Pour un spécialiste du jihadisme, cette attaque est une "grande victoire" pour le groupe terroriste. Le mouvement montre ainsi plusieurs choses : "Il peut atteindre des grosses cibles (de son point de vue), il prouve qu’il est présent et qu’il faut compter sur lui. Et enfin, il démontre que son ennemi juré, les talibans, n’arrivent pas à sécuriser Kaboul et que leur projet de former un État" est déjà compromis.

Joe Biden a promis de "pourchasser" ces terroristes. Les évacuations se poursuivent malgré tout jusqu’au 31 août, même si les États-Unis s'attendent à ce que les attaques de l'État islamique "continuent". La population afghane devait déjà accepter tant bien que mal le retour des talibans au pouvoir et donc et vivre sans réelle liberté. Elle va maintenant devoir s’habituer à vivre dans la peur de nouveaux attentats.

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