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À Hong-Kong, la démocratie en procès : 47 dissidents jugés

À Hong-Kong, le plus grand procès collectif de militants pro-démocratie s'est ouvert en début de semaine. 47 personnes sont jugées pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des gens devant un tribunal de Hong Kong pour assister au procès de 47 des personnalités pro-démocratie, le 6 février 2023.  (PETER PARKS / AFP)

À peine commencé, ce procès est déjà érigé en symbole... Parce qu'à Hong-Kong, il est devenu impossible de réclamer plus de démocratie et d'autonomie, impossible de refuser le diktat de la Chine communiste. Les "dissidents" n'ont pas d'avenir, le système judiciaire est d'abord pensé comme un outil destiné à baîlloner le peu qu'il reste d'opposition.

Dans la salle d'audience hier, l'un des militants a plaidé non coupable avec ces mots : "Résister à la tyrannie n'est pas un crime". Comme la majorité des accusés il est en prison depuis deux ans.

Une primaire en vue des élections

Ce qu'on leur reproche, c'est d'avoir organisé en 2020 une primaire pour pouvoir présenter des candidats de l'opposition – aux élections législatives.
600 000 personnes avaient voté malgré le fait que cette primaire n'avait pas été acceptée par les autorités. L'objectif des militants, c'était de traduire en politique l'immense aspiration démocratique qui s'était exprimée dans la rue pendant les manifestations de 2019. Ils espéraient être majoritaires au sein de l'assemblée municipale, pour pousser vers la sortie la dirigeante pro-Pékin de l'époque.

Sauf que pour les procureurs, cette initiative était une tentative de coup d'État, un "complot en vue d'un acte de subversion". Cette année-là d'ailleurs les élections ont été annulées ; le nouveau code électoral imposé dans la foulée réserve les postes politiques aux candidats "patriotes", dans la ligne officielle.

Joshua Wong parmi les accusés

Les organisateurs et les participants à la primaire eux ont été arrêtés. Ce sont eux aujourd'hui qui sont jugés; ils risquent la prison à perpétuité. Il y a parmi eux un juriste, un député, un enseignant, un journaliste... Joshua Wong, 26 ans, l'une des figures les plus connues du mouvement.

On en revient toujours à cette fameuse loi sur la sécurité nationale, cette loi qui a permis leur arrestation a été promulgée à la mi-2020, elle se calque sur la législation chinoise avec pour but de casser l'agitation politique, de faire rentrer Hong Kong dans le rang. Alors que la région bénéficiait (régime spécial) d'importantes libertés par rapport au continent.
Ce procès fleuve devrait durer trois ou quatre mois. Ce sera un test majeur pour prendre le pouls de l'état de droit à Hong-Kong. Il se tient en audience publique, mais sans jury – ce qui est une entorse à la tradition de "common law" de Hong Kong, dont le système judiciaire est hérité des Britanniques. La plupart des pays occidentaux ont prévu de le suivre de très près.

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