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250 jours de détention pour deux chercheurs français en Iran

La planète tourne et nous posons ce matin le doigt à Téhéran. Cela fait aujourd’hui 250 jours que deux chercheurs français sont détenus par les autorités.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président français Emmanuel Macron et son homologue iranien Hassan Rohani au siège des Nations Unies à New York le 23 septembre 2019 (LUDOVIC MARIN / AFP)

Ils s’appellent Fariba Adelkhah et Roland Marchal. Ils sont chercheurs. Elle est anthropologue, l’une des plus grandes spécialistes du chiisme, et lui est spécialisé dans la Corne de l’Afrique. Ils sont tous les deux membres du Centre de Recherche Internationale de Sciences Po. Et ils sont en prison à Téhéran depuis 250 jours.   Ils ont étés arrêtés en juin dernier, n’ont pas eu de procès, et sont accusés de "collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale". Depuis le 24 décembre, Fariba Adelkhah est en grève de la faim, et son état de santé est alarmant. Roland Marchal, lui, n’est pas en bonne santé non plus. Ils n’ont pas le droit de se voir, sont emprisonnés dans des secteurs différents de la prison d’Evin, et ne cessent de clamer leur innocence.  

Arrestation arbitraire et politique  

Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian, après avoir tenté de négocier en secret, ont décidé d’élever le ton et de demander publiquement aux Iraniens la libération des deux chercheurs français. Mais pour le moment, Téhéran reste inflexible. En réalité, l’Iran détient en ce moment entre 10 et 15 chercheurs étrangers, dont plusieurs bi-nationaux. C’est une pression sur les pays occidentaux, en premier lieu la France, au moment où Téhéran est montré du doigt par Washington, et parce que  les réseaux iraniens au Moyen-Orient font peur.  

Une illustration des batailles internes du pouvoir iranien   

Ils ont étés arrêtés par les Pasdaran, les gardiens de la Révolution, une armée au sein de l’armée, qui verrouille l’Iran, et surveille de près  les tentations des modérés. C’est une manière de dire au président Rohani qu’il n’a pas les mains libres, même s’il voulait libérer les chercheurs. Fariba Adelkhah vient de publier un appel aux autorités iraniennes, pour "sauver la recherche, sauver les chercheurs, afin de sauver l’Histoire". Il faut espérer que les plus durs du régime entendront son cri.

Demain c'est l'anniversaire de la Révolution Islamique iranienne. Une date parfois choisie par le pouvoir pour libérer des détenus. Les proches de chercheurs français espèrent beaucoup de cette journée. 

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