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Le monde de Marie. "Nous sommes tous Chinois" : le surprenant slogan du parti au pouvoir en Sierra Leone

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Jeudi, on s'intéresse à un pays africain, la Sierra Leone et à sa véritable amie qu'est la Chine. Un pays d'Asie qui apparaît même dans l'élection présidentielle.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'élection présidentielle s'est déroulée le mercredi 7 mars 2018. Les résultats ne seront connus que dans quelques jours. Ici à Freetown (Sierra Léone). (ISSOUF SANOGO / AFP)

Il y a eu une élection présidentielle mardi 7 mars en Sierra Leone, la première depuis dix ans. Le résultat ne sera connu que dans quelques jours. Un pays qui a quasiment ressuscité après vingt ans d’une guerre civile atroce, alimentée par le commerce des diamants dont le pays regorge.

Mais la Sierra Leone s’est réparée. Cela ne s’est pas fait tout seul. Pour remettre à neuf les infrastructures du pays, la Sierra Leone s’est trouvé un allié puissant avec la Chine. Aujourd’hui, la Chine en Sierra Leone est clairement beaucoup plus qu’un allié. La preuve ? Elle est dans le slogan du principal candidat à la présidentielle, clamé de meeting en meeting, "Nous sommes tous Chinois"

Ce candidat est celui du All People’s Congress, le parti du président au pouvoir. Dans ses meetings, on y voit aussi de nombreux travailleurs chinois en tee-shirt de l’APC, distribuant des tracts, vendant des mugs, des porte-clés et toutes sortes de merchandizing à l’effigie de l’APC, fabriqués en Chine bien-sûr. Le parti s’enorgueillit aujourd’hui de son nouveau quartier général construit à Freetown , la capitale du pays, aux frais d’une entreprise chinoise.

Échanges entre la Sierra Leone et la Chine

Il n’y a pas que l’APC à profiter des largesses du grand frère chinois, le pays n’est pas oublié : concessions de cuivre, construction d’autoroutes et de routes dans les parties les plus reculées du pays. Et même un aéroport international en cours de construction.

En échange, la Chine est devenue le premier importateur du poisson et du bois de construction de la Sierra Leone. Évidemment, ça crée des liens. Est-ce pour autant le signe que le pays et ses richesses énormes sont tombées dans l’escarcelle de Pékin ? Officiellement, on s’en défend, l’Etat chinois c’est une chose, les entreprises chinoises en sont une autre. Et quand bien même, si le pays était inféodé, pourquoi ne pas accepter cette main tendue par la Chine après soixante ans passés à servir les intérêts de l’Occident. En Sierra Leone, on est prêt à tenter le coup.

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