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Le monde de Marie. En Nouvelle-Zélande, débat dans une université sur la surtaxation des tampons hygiéniques

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Jeudi, la saisie d'un journal universitaire évoquant les régles dans l'université la plus huppée de Nouvelle-Zélande.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un tampon hygiènique posé sur une serviette. (BSIP / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL / GETTYIMAGES)

La semaine dernière, le doyen de la faculté d’Otago en Nouvelle-Zélande décide de saisir tous les exemplaires du journal de la fac. En cause : un dossier sur les règles. Une idée de dossier qui aurait pu traverser l’esprit de n’importe quel journal français, par ailleurs, puisque l’idée est née autour de la mobilisation des femmes néo-zélandaises contre la sur taxation des tampons, considérés comme des produits de luxe, par opposition aux produits de premières nécessités.

Un débat que les Françaises connaissent bien pour l’avoir vécu fin 2015 au moment des discussions autour de la "taxe tampon" en France qui sera finalement maintenue. Passons. Les Néo-Zélandaises, elles, n’ont pas lâché l’affaire et de nombreuses étudiantes approchent le comité de rédaction de Critic - c’est le nom du journal de la fac qui existe depuis 1925 -, pour évoquer leurs difficultés parfois à payer ces produits.  D’où l’idée de ce spécial  "règles" avec en couverture, une silhouette esquissée, des gouttes de sang entre les jambes. Ils en tirent 500 exemplaires dont ils sont très contents.

Les 500 exemplaires volés

La veille de la sortie, du personnel de l’université mène un raid nocturne pour s’emparer des cinq cents exemplaires et les jeter à la décharge. Au début les gamins ne comprennent pas ce qui a pu se passer, le rédacteur en chef passe la journée à chercher ses exemplaires avant d’apprendre dans la soirée que l’université revendique la saisie de son journal, en raison du contenu qui pourrait choquer les personnes sensibles.

Et là c’est un peu le drame dans ce pays parce que l’université d’Otago pour la Nouvelle-Zélande c’est Cambridge pour les Anglais, ou Harvard pour les Américains. C’est la doyenne des universités du pays, créée en 1869, qui forme des étudiants appelés à devenir l’élite intellectuelle de la nation. C’est dire si l’opération ne passe pas du tout. Le lendemain, devant le tollé des féministes, des étudiants rejoints par les anciens élèves de cette fac d’exception, l’université présentait ses excuses et parlait de regrettable erreur. Sans entrer dans les détails. Le numéro de Critic et son dossier spécial est lisible en ligne. Et compte déjà 18 000 visiteurs en deux jours.

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