Le monde de Marie. En Hongrie, le milliardaire George Soros et ses soutiens dans le collimateur du Premier ministre Viktor Orban
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a décroché un troisième mandat consécutif en avril, met les bouchées doubles contre les opposants. Il vise en particulier les soutiens de George Soros, milliardaire et philanthrope.
En Hongrie, un hebdomadaire proche du pouvoir ne s’est pas fait prier pour publier sur deux pages la liste des 200 personnes désignées par le journal comme étant "les mercenaires" de George Soros, que Viktor Orban a dans le collimateur.
Les tensions entre le Premier ministre hongrois et le milliardaire philanthrope d’origine hongroise, George Soros, ne datent pas d’hier. Dans le viseur de Viktor Orban, il y a la fondation Open Society, installée à Budapest, dans laquelle George Soros a déjà investi 400 millions de dollars en projets sociaux, santé, droits de l’Homme, et même éducation, avec le financement d’une université privée à Budapest. Elle visait à devenir le rendez-vous des étudiants venus de toute l’Europe, dans l’esprit d’Erasmus.
Le contre-pouvoir Soros
Mais il y a, de fait, un autre volet à l’action de Soros dans son pays natal : cette volonté de faire la promotion de la transparence démocratique à l’aide de médias indépendants, autant de contre-pouvoirs insupportables pour l’autocrate qu’est devenu Viktor Orban.
Mais le plus insupportable de tout pour le Premier ministre hongrois, c’est l’assistance proposée par la fondation Soros aux demandeurs d’asile. Pour Viktor Orban, qui est très hostile à l’arrivée des réfugiés dans son pays, la cause est entendue : George Soros veut renverser son gouvernement et submerger la Hongrie de réfugiés. D’où cette liste noire de mercenaires affiliés à Georges Soros. Mais celle-ci n’a pas forcément eu l’effet escompté, même si certaines des personnes désignées ont déjà fait l’objet de représailles.
"Je veux être sur la liste"
La réaction la plus forte vient d’un opposant, vexé de ne pas être inscrit sur ce listing, comme si figurer sur cette liste noire était un bâton de maréchal pour l’opposition hongroise. L’homme a lancé une pétition en ligne "Moi aussi, je veux être sur la liste", signée en 48 heures par 8 000 personnes qui veulent donc voir leurs noms publiés.
Le plus drôle, comme le dit l’un des blacklistés, suffisamment vieux pour avoir aussi figuré sur la liste noire des anti-communistes, du temps où la Hongrie était sous influence soviétique, c’est qu’ils ont fait cette liste n’importe comment : certaines personnes sont mortes par exemple. Il semblerait pourtant que Viktor Orban ait gagné la première manche. George Soros et sa fondation vont quitter Budapest pour Berlin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.