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Vincent Lacoste : ""Le temps d’aimer" est un film qui questionne le couple, l'amour"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mardi 28 novembre 2023 : le comédien, Vincent Lacoste. Demain, il sera à l'affiche du film "Le temps d'aimer" de Katell Quillévéré.
Article rédigé par franceinfo, Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
L'acteur français Vincent Lacoste lors de la 76ème édition du Festival de Cannes à Cannes, le 27 mai 2023. (VALERY HACHE / AFP)

Vincent Lacoste est de cette nouvelle génération d'acteurs curieux, jamais rassasiés, aimant toucher à tout. C'est avec le film Les beaux gosses de Riad Sattouf (2009) que le public l'a découvert alors qu'il n'avait que 15 ans. Par la suite, il a tourné Skylab de Julie Delpy (2005) ou encore Astérix et Obélix au service de Sa Majesté de Laurent Tirard en 2012. En 14 ans de carrière, il a été nommé cinq fois aux Césars, et lauréat une fois en 2022 dans la catégorie Meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation d'Étienne Lousteau dans le drame Illusions perdues de Xavier Giannoli d'après le roman d’Honoré de Balzac.

Mercredi 29 novembre 2023, il est à l'affiche du film Le temps d'aimer de Katell Quillévéré ou la rencontre de deux êtres attirés l'un vers l'autre. Elle s'appelle Madeleine, est mère célibataire et serveuse. François, que Vincent Lacoste incarne,  est jeune, étudiant, riche et cultivé. Si leur attirance et leur amour sont évidents, leurs secrets sont d’un poids colossal, presque inavouable.

franceinfo : Dans Le temps d'aimer, nous sommes en 1947, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Une période très lourde en histoire et donc en secret qui a joué un grand rôle finalement dans la vie de celles et ceux qui l'ont traversée. C'est quand même ça, ce film.

Vincent Lacoste : Exactement. C'est un film sur le couple, une grande histoire d'amour. C'est une espèce d'épopée comme ça, romanesque sur deux personnes qui se rencontrent. Le temps d’aimer est un film qui questionne le couple, l'amour. Souvent on décrit le couple, soit comme une passion, soit comme des choses un peu clichées, là, ce sont vraiment deux personnes qui vont apprendre à s'aimer, à accepter leurs secrets puisqu'ils en ont chacun un. On va découvrir au fur et à mesure du film comment ils vont s'élever.

Au milieu de cette histoire d'amour, il y a un enfant qui est le petit Daniel. Ce n'est pas simple pour lui finalement, parce que sa mère a parfois un regard très tranchant, même si finalement à chaque fois qu'il disparaît de ses yeux, elle s'inquiète. Il a l'impression justement d'être complètement délaissé. Il n'a pas connu son père. Elle lui a annoncé qu'il était mort très jeune. Et on comprend à ce moment-là à quel point les parents ont un impact sur nos parcours de vie. Est-ce que cela signifie que notre famille fait partie de l'homme ou de la femme que nous devenons ?

L'éducation et tout ce qui se passe dans notre enfance conditionnent la personne qu'on devient. Le film questionne ça et surtout questionne l'amour d'une mère pour son fils. J'ai l'impression que c'est assez tabou. Le film s'appelle Le temps d'aimer, c'est un peu pour Madeleine, le personnage d'Anaïs Demoustier, de réussir à aimer son fils en fait, parce qu'au début, elle a une histoire compliquée et elle a du mal à l’aimer. C'est un questionnement que beaucoup de mères peuvent avoir parfois, et c'est quelque chose qui est un peu tabou, alors que pour les hommes, c'est beaucoup plus accepté.

Quand on regarde votre parcours, on se rend compte que vous avez été acteur avant d'être cinéphile.

Parce que j'avais 14 ans ! C’est rare les grands cinéphiles de 14 ans ! J'étais en cours.

Quel soutien vous ont apporté vos parents dans ce choix qui a été immédiat ?

"Mes parents m'ont toujours laissé faire ce que je voulais, ils m'ont fait confiance. Ça m’a beaucoup aidé."

Vincent Lacoste

à franceinfo

Ils m'ont toujours soutenu dans le sens où en fait, ils ne m'ont jamais forcé. J'ai commencé par hasard à jouer dans des films. On m'a donné un papier quand j'étais à la cantine pour un casting. Je m'y suis rendu. C'était mon premier film, Les beaux gosses et c'est arrivé alors que je n'avais jamais pris de cours de théâtre. À ce moment-là, ma vie a quand même pas mal changé. Là où ils m'ont beaucoup aidé, c'est qu'ils n'ont pas été ni hystériques ni contre. Ils m'ont fait confiance et m'ont dit : "Continue quand même à aller à l'école et si ça te plaît, fais ça, mais va jusqu'au bac et ensuite on verra".

À quel moment, vous, vous avez compris que ce métier était fait pour vous ?

Dès mon premier film. Quand je suis arrivé sur le tournage... Déjà, il faut dire que c'était mieux que d'aller à l'école pour être tout à fait honnête, c'était plus valorisant. Et j'ai aimé ça tout de suite, la sensation que ça procure, la liberté. Je suis fan de cinéma et donc je fais un métier qui est joyeux et qui donne envie de se lever le matin.

Il y a une personne qui va vous faire confiance, vous mettre le pied à l'étrier, c'est Riad Sattouf. Que vous a-t-il apporté ?

Déjà, c'est le premier réalisateur qui m'a fait confiance et qui m'a donné mon premier rôle au cinéma et pour ça, je le remercierai toujours.

"‘Les Beaux gosses’ était le premier film en tant que réalisateur de Riad Sattouf, moi mon premier film en tant qu'acteur. On a un peu appris le cinéma ensemble."

Vincent Lacoste

à franceinfo

Depuis vos débuts, on vous voit vieillir à l'image. Vous faites un peu partie de la famille !

Surtout maintenant, j'ai pris un coup de pioche !

Est-ce que vous aimez ça justement ?

Parfois, forcément, j'allume la télévision, je tombe sur des films que j'ai faits et en effet, je me rends compte que j'ai un peu vieilli. Quand je vois Les beaux gosses... La dernière fois, le film Lolo de Julie Delpy (2015) est repassé à la télé et je me suis dit : ah ouais, c'était quand même y a longtemps quoi, j'avais une autre tête !

Quel regard avez-vous sur ces 14 ans de carrière ? C'est à la fois très court et en même temps, c'est déjà une belle carrière.

Honnêtement, je suis très content et fier de ce que j'ai fait jusqu'à maintenant. J'espère faire des choses encore plus différentes et continuer sur ma lancée. En tout cas, j'ai bossé avec des personnes que j'admire énormément et c'est, peut-être, de ça dont je suis le plus fier, des gens que j'ai pu croiser et qui m'ont apporté. 

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