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Le chanteur Nicolas Peyrac publie son quatrième roman : "Sans ’So Far Away From L.A’, je n'existerais pas"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, le chanteur et romancier Nicolas Peyrac. Ce jeudi 2 juin 2022, il publie son quatrième ouvrage Sans oublier qu'un jour on s'est aimés, aux éditions de l'Archipel. 

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
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Temps de lecture : 6min
Le chanteur et romancier Nicolas Peyrac, en 2017. (FR?D?RIC DUGIT / MAXPPP)

Nicolas Peyrac est chanteur, auteur, compositeur et romancier. Il a beaucoup écrit et composé pour les autres, notamment pour Marie Laforêt, Gérard Lenorman ou encore Johnny Hallyday avec le titre Je n'oublierai jamais. Son titre So Far Away From L.A a marqué les esprits et n'a pas pris une ride depuis sa sortie en 1975. Au total, il a enregistré 20 albums studio en un demi-siècle de carrière, mais ce qui le caractérise vraiment, c'est l'écriture qui l'a toujours accompagné. 

En 1997, sortait son premier roman Qu'importe le boulevard où tu m'attends. Ce jeudi 2 juin 2022, Nicolas Peyrac publie son quatrième ouvrage : Sans oublier qu'un jour on s'est aimés, aux éditions de l'Archipel. C'est l'histoire d'un amour d'été caché et les hasards de la vie qui font que deux êtres vont se retrouver.

franceinfo : Dans ce roman, on tire un fil, celui de la vie et de ses hasards bien heureux, avec l'espoir qui surgit même quand on n'y croit plus ou même quand on n'y a pas forcément pensé avant. C'est la force de ce roman, c'est de parler des rebondissements de la vie. Il y en a beaucoup dans ce livre. Vous aimez jouer avec le lecteur !

Nicolas Peyrac : Quand j'écris un roman, et j’ai écrit celui-ci pendant le confinement, tous les jours, je me replonge dans les personnages, dans les psychologies. Je suis très marqué par le cinéma, j’ai, à peu près, 7000 films à la maison, avec une salle de projection, c'est donc mon univers. Quand j'écris un roman, j'imagine des images, des flashbacks, des choses que j'ai beaucoup vu au cinéma, donc peut-être que cela qui transparaît dans mon écriture.

La photographie, l'écriture, la musique ont toujours fait partie de votre vie même quand vous étiez étudiant en médecine. Qu'est-ce qui fait que ça bascule ?

Mon père est accepté chez Gallimard quand il a 20 ans, il ne signe pas parce qu'il doit finir sa médecine pour nous faire vivre, ma mère et moi. Je pense qu'il va traîner cela toute sa vie. Il était médecin de campagne et un jour il a eu cette grande phrase que je répète à l'envi : "C'est en risquant de rater ta vie à 20 ans que tu es sûr de la réussir". Donc, quand j'étais en première et seconde année de médecine, il a tout fait pour m'aider, c'est-à-dire qu'il m'a acheté magnétophone, guitare, etc. en me disant : "Si tu as envie de risquer des choses pour avancer dans l'artistique, vas-y".

"Faire des chansons, ça fait du bien. Ça fait du bien quand on en écrit et ça fait du bien à d'autres quand ils les écoutent. En fait, je suis un peu médecin !"

Nicolas Peyrac

à franceinfo

Vous allez d'abord écrire pour les autres et ensuite écrire pour vous. J'aimerais qu'on parle de ce titre : So Far Away From L.A sorti en 1975. Il va faire l'unanimité tout de suite. Comment vivez-vous ce moment ?

Je vis ça très bizarrement parce que les gens ont commencé à mettre une tête sur mon nom avec la chanson : Et mon père dont on vendait 25 000 exemplaires par jour, et So Far Away a été une espèce de révélation, mais on ne savait pas qui j'étais, donc j'étais un peu un ovni. On ne savait pas, 'il' sortait de six ans de médecine, bon.

Face au succès, ce n'est pas vous qui prenez forcément la grosse tête ou le melon, ce n'est pas ça, c'est que les gens changent par rapport à vous car ils n'osent plus venir vous voir, vous parler comme avant parce qu'ils vous ont entendu à la radio, ils ont vu à la télé. Moi, je me vois maintenant à mon âge, après tout ce que j'ai pu connaître, je suis exactement pareil, sauf que ça se révèle peut-être plus maintenant parce que je n'en ai plus rien à foutre de rien. Autant je suis ravi d'écrire, ravi de faire des concerts, de faire des choses, autant je n'ai plus rien à prouver.

Cette chanson a 46 ans et elle n'a pas pris une ride. C'est pareil pour vous ?

"Sans ’So Far Away From L.A’, je n'existerais pas. C'est comme un prolongement de ma main droite et de ma main gauche."

Nicolas Peyrac

à franceinfo

Qu'est-ce qui reste de So Far Away, 46 ans après ? Le même bonheur de l'avoir écrite et de savoir qu'un jour, Nolwenn a eu envie de la reprendre et que c'est une chanson qui rentre dans la mémoire collective des gens.

Dans So Far Away, un certain 21 mars, vous annonciez que vous aviez une leucémie. Comment allez-vous aujourd'hui ?

Je vais très bien. Comme dit l'hématologue, je suis en rémission complète, même si j'ai perdu des cheveux mais que j'en ai retrouvé, même si je porte un chapeau. Je vais bien !

Vous avez collaboré avec plein de gens, vous avez écrit pour les autres. Vous gardez quoi de ces belles collaborations ? Je pense aussi à celle avec Johnny Hallyday sur Je n'oublierai jamais.

Johnny, c'est drôle parce qu'un jour que j'étais, tout seul, à la maison, Pierre Billon, qui travaillait avec Johnny, vient me voir et me dit : "Pour le Palais des sports de Johnny, il faudrait une chanson bien triste, il vient de perdre sa femme, une chanson où il est quasiment crucifié. Etc." Et donc moi comme je n'étais pas très en forme car ma fiancée venait de partir, j'ai dit : écoute, je ne sais pas si je vais en être capable, mais je vais essayer. Donc j'ai écrit Je n'oublierai jamais et quand j'ai été aux répétitions au Palais des sports et que j'ai entendu Johnny la chanter, je suis resté comme deux ronds de flan. C'est comme si Elvis Presley vous enregistrait une chanson !

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