Michaël Gregorio dans un nouveau spectacle, "L’Odyssée de la voix" : "C'est un endroit précieux, la scène, et ça m'avait manqué"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’humoriste, comédien, chanteur et imitateur, Michaël Gregorio. Il est actuellement sur la scène du Casino de Paris, et ce jusqu’au 19 février 2022, avec son spectacle : "L’Odyssée de la voix".
Michaël Gregorio est humoriste, comédien, chanteur et imitateur. Son parcours est devenu, au fil du temps et des années, un conte de fées. Il rêvait, enfant, de faire du cirque, du théâtre et aujourd'hui, sa place sur scène est saluée par le public et la critique. Ses imitations, interprétations et réinterprétations surtout, séduisent et parfois ressuscitent des artistes disparus. Il est actuellement sur scène, jusqu'au 19 février, au Casino de Paris pour son spectacle : L'Odyssée de la voix, une ode à la voix.
franceinfo : Quelle place occupe-t-elle, cette voix, dans votre vie ?
Michaël Gregorio : C'est une place très importante, que ce soit la voix parlée, la voix chantée. La voix, parlée, chantée, c’est quelque chose qui fait partie de ma vie depuis toujours. J’ai toujours été attiré par la voix d'une manière générale, les voix aussi. Je me souviens, enfant, reconnaître les voix des différents comédiens de doublage dans les films et je disais à mes parents ou à mes sœurs : c'est la même voix que... Non, ce n'est pas la même voix que... Et si c'était la même voix ? J'ai toujours été attiré par ça.
D'où vient cette passion pour la scène, cet amour de la voix ? J'ai l'impression que ça commence d'abord par la musique, il y a une vraie sensibilité chez vous. Papa militaire, puis chauffeur de bus. Votre mère n'avait rien à voir non plus avec le milieu artistique. Qu'est-ce qui fait que vous êtes très tôt attiré par ça ?
C'est bizarre et c'est totalement paradoxal puisque j'étais quand même assez timide et réservé. En classe de troisième, je me souviens, il y a le prof d'histoire-géo qui propose de faire un atelier théâtre et je n'osais pas lever la main. Et puis finalement, j'ai osé parce que la fille dont j'étais un peu amoureux a levé la main. Puis je me suis dit : vas-y, ça va te faire du bien. J'avais quand même envie de la scène et à l'époque, je faisais déjà du cirque, mais je n'étais pas hyper à l'aise, j'avais un trac très fort quand il fallait jouer. Mais je me disais : ça peut me faire du bien et puis on ne sait jamais, c'est un métier qui t'attire, vas-y, lève la main.
Vous avez 37 ans et vingt ans de carrière déjà. Il y a eu des passages qui ont été très remarqués, je pense à Graines de star sur M6, et aussi à cette rencontre avec Laurent Ruquier qui a été déterminante. Laurent, c'est l'un des premiers qui croit vraiment en vous, à tel point qu'il va miser sur vous, produire votre premier spectacle et vous accompagner.
C'est le premier qui me produit et c'est le dernier d'ailleurs, puisque c'est toujours mon producteur. On s'est rencontrés en 2004 et le premier spectacle est produit en 2006 au Café de la danse. Donc, c'est vrai que c'est quelqu'un qui a compté, qui compte toujours et puis surtout, il me laisse assez libre dans mes choix. Même au début, il me permet d'avoir des musiciens sur scène, ce qui fait aussi très vite la singularité du spectacle, c'est-à-dire qu'on est en live, quatre musiciens et c'est parti !
Aujourd'hui, il y en a cinq ! L'Odyssée de la voix, c'est l'histoire de votre vie, de votre parcours, c'est sans doute le spectacle qui vous définit le plus. Il y a une représentation, notamment, qui a été très importante pour vous, c'est celle avec Céline Dion quand vous vous retrouvez sur scène en première partie. J'ai l'impression que ça vous a propulsé définitivement dans la cour des grands et que ça vous a permis de gérer très vite votre stress.
Ça m'a permis de gérer le trac, ça c'est indéniable. J'avais tout le temps peur, peur que ma voix lâche, peur de ne pas plaire aux gens, peur de mal chanter. Et puis, en fait, là, j'arrivais, personne ne m'attendait. Ils attendaient Céline Dion et il y avait le petit gars sur scène. C'était assez impressionnant. Et puis ça s'est bien passé et je me suis dit : finalement, si ça se passe bien avec un public qui ne vient pas te voir et qui attend une star internationale, et toi, tu arrives et ça se passe super bien, détend-toi un peu. Et c'est vrai qu'à partir de là, j'ai un peu changé mon trac, et mon stress est devenu quelque chose qui est toujours là, qui parfois peut être encombrant, mais en tout cas, il me donne plus d'énergie qu'il ne m'en enlève.
L'Odyssée de la voix, c'est un spectacle de deux heures non-stop. avec 60 chansons interprétées. Mais à force de tirer sur la corde, elle finit par casser malheureusement. Vous vous êtes fait opérer des cordes vocales. J'en parle parce que vous le racontez dans ce spectacle, cela a changé votre vision de devoir faire attention à qui on est, à ce qui nous correspond aussi ?
C'est certain que même si j'avais eu des petits soucis, je n'avais pas eu un problème aussi embêtant, aussi grave. Donc, même si je parlais déjà de la fragilité de la voix et de sa perte éventuelle, c'est venu nourrir complètement le spectacle. Je suis plutôt quelqu'un d'assez prudent et je faisais quand même attention à ma voix, mais visiblement, ce n'était pas assez.
"Aujourd'hui, j'essaie de faire encore plus attention à ma voix, d'être encore plus vigilant parce qu'elle est fragile, parce qu'elle est précieuse. C'est quelque chose que j'avais envie de raconter, un peu en filigrane, dans le spectacle."
Michaël Gregorioà franceinfo
Vous avez ce côté saltimbanque. Ça représente quoi de monter sur scène, pour vous ? Sachant que vous prenez enfin, et de plus en plus, de plaisir, comme si cette opération de la voix vous avait permis de faire un petit focus arrière et de vous délecter davantage du moment présent.
La scène, c'est presque le dénominateur commun à toutes mes passions. Je pourrais me passer d'imiter, de faire des blagues sur scène, de faire de la musique, mais la scène en vrai, c'est quelque chose que j'aime énormément et c'est un cadre génial parce que plein de choses que je n'oserais jamais faire dans la vie, je me permets de les faire sur scène. C'est un endroit précieux, la scène, et pas que pour moi, pour plein de gens. Et c'est vrai que ça m'avait manqué.
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