Luciano Pavarotti : "Une personne formidable, une personne extraordinaire avec un cœur très grand" dit de lui Nicoletta Mantovani, sa veuve
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invitée est Nicoletta Mantovani, la seconde femme et veuve du ténor italien Luciano Pavarotti pour le documentaire "Pavarotti" réalisé par Ron Howard. Sa façon à elle de rendre hommage à son homme plus de 10 ans après sa disparition.
Pavarotti est un documentaire qui lève le voile sur le quotidien du ténor que l’on y découvre simple, aimant la vie parce que c’est ce qu’il souhaitait. Nicoletta Mantovani confie à Elodie Suigo que Luciano Pavarotti était : "Une personne formidable, une personne extraordinaire avec un cœur très grand et il avait la capacité de faire en sorte que chaque journée soit rendue spéciale, jamais il n’y avait une journée comme une autre". Pour définir son mari, elle évoque son "attitude solaire".
C’était quelqu’un d’incroyable d’avoir à ces côtés, moi je disais que son bonheur était contagieux
Nicoletta Mantovanià franceinfo
Nicoletta Mantovani explique que Luciano Pavarotti incarnait la joie de vivre, l’amour de la vie depuis un accident, à 12 ans, qui le laisse dans le coma durant deux semaines : "Et il m’a toujours expliqué qu’il se rappelait des personnes qui l’entouraient même s’il n’était pas capable de parler à cet époque-là. Et donc à partir de ce moment, il a dit qu’il ne gaspillerait plus une seule minute de sa vie mais qu’il la vivrait instant par instant". "Le vide qu’il a laissé est énorme", ajoute-t-elle. Même si 12 ans ont passé, elle a l’impression que c’était hier : "C’est comme si sa mort datait d’hier. Je le sens encore sur ma peau et ça me fait très mal".
Un brin perfectionniste
Elle raconte que Luciano Pavarotti a su très vite que le chant était fait pour lui : "Il était absolument convaincu d’avoir reçu ce talent des mains de Dieu" et que fort de cette idée, il n’a eu de cesse de vouloir donner le meilleur de lui-même concert après concert, travaillant toujours plus : "Il a toujours pensé que ça ne dépendait pas que de lui mais il sentait ce besoin de donner le meilleur de lui-même pour ce présent qu’il avait reçu, il essayait toujours de faire de son mieux et jamais il n’était satisfait".
Après chaque concert, il [Luciano Pavarotti] disait à chaque fois : "Bon c’était pas mal mais demain je peux faire encore mieux" et c’est ce qu’il a fait vraiment jusqu’au bout parce qu’il savait qu’il devait donner son maximum
Nicoletta Mantovanià franceinfo
Nicoletta Mantovani révèle que lorsque son mari décide d’embrasser la carrière de ténor, son père boulanger y est plutôt réticent. Il s’avère que ce dernier, chef de famille, en période d’après-guerre est lui-même un ténor en sommeil : "Mon père a une voix encore plus belle que la mienne" disait-il, mais il choisit la raison à la passion. Alors quand Luciano commence sa carrière il lui dit : "Non, c’est un métier trop difficile. Tu ne vas pas y arriver, il faut faire quelque chose qui te garantira un avenir et ce n’est pas le cas en étant ténor". Sa mère en revanche l’y encourage : "Tu dois essayer parce que ta voix, elle me touche directement au cœur".
Luciano Pavarotti était un homme habité par la musique, quelques soient les moments de sa vie, et il a beaucoup œuvré pour que l’opéra devienne accessible à tous. C’est sous son impulsion qu’en 1968, pour la première fois à la télévision, un opéra est diffusé. Réservé jusqu’alors à un public averti, Nicoletta Mantovani explique que toute sa vie durant, il a travaillé pour vulgariser l’opéra notamment avec les représentations des 3 ténors (avec Placido Domingo et José Carreras).
Lui voulait rendre l’opéra aux gens, au public, permettre à tout un chacun d’en faire connaissance et de l’apprécier. Ça a été l’effort de sa vie. Faire en sorte que tout le monde s’en approche
Nicoletta Mantovanià franceinfo
Pour faire ce documentaire hommage Pavarotti (sorti en DVD), Nicoletta Mantovani a fait appel au réalisateur oscarisé Ron Howard en lui mettant entre les mains toutes les archives personnelles du ténor pour qu’il réalise un portrait le plus juste possible. : "A travers les yeux de toutes celles et ceux qui ont aimé Luciano Pavarotti. Avec beaucoup de vérités. Ça plairait à Luciano parce que vraiment c’est quelqu’un de vrai, c’est un portrait vrai, il n’y a pas mille montages ou quoi que ce soit et je pense que nous avons été en mesure de le faire car Ron Howard a ce même état d’esprit, c’est quelqu’un d’extrêmement gentil et il a mis cette gentillesse au service de ce documentaire".
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