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"Les secrets sont constitutifs de nos identités" : Guillaume Musso, un nouveau roman en librairie et une série sur France 2

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l'auteur le plus lu en France depuis 11 ans, Guillaume Musso. Il publie un nouveau roman : "Angélique" aux éditions Calmann-Lévy et en parallèle, est diffusée sur France 2 la série adaptée de son livre, "La jeune fille et la nuit".

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Guillaume Musso (EMANUELE SCORCELLETTI)

Guillaume Musso est écrivain, romancier et l'auteur le plus lu en France depuis 11 ans. Devenu maître du roman policier, maître en matière de surprises et de suspenses à tel point que le cinéma s'est rapidement tourné vers lui pour des adaptations. En 2020, il est le premier écrivain français à avoir reçu le prestigieux prix Raymond Chandler, qui récompense les maîtres du suspense à travers le monde.

Il y a quelques jours, il a publié Angélique aux éditions Calmann-Lévy et en parallèle, une série adaptée d'un de ses ouvrages, vendu à plus de deux millions d'exemplaires et traduit en 36 langues, a démarré le 17 octobre sur France 2, La Jeune Fille et la Nuit. Elle est composée de six épisodes de 52 minutes et disponible en replay.

franceinfo : Vous avez dès le départ écrit vos histoires comme un scénario, mais vous avez semble-t-il aiguisé votre plume davantage au fil du temps. Ça veut dire que le cinéma a changé aussi votre façon d'écrire ?

Guillaume Musso : Pour être honnête, non. Lorsque j'écris, je me raconte l'histoire à moi-même. Il y a des images dans ma tête, mais je n'écris pas du tout en me disant : ah tiens, ce livre sera peut être adapté. Non. Le roman, c'est ma version de l'histoire et je suis avant tout romancier.

La Jeune Fille et la Nuit se passe dans un campus. Une jeune fille va disparaître et 25 ans plus tard, des personnes impliquées dans cette disparition se rendent compte que l'affaire pourrait refaire surface. Il y a une culture du secret à travers votre écriture ? 

Oui. J'ai toujours été persuadé que les secrets sont vraiment constitutifs de nos identités. Notre liberté se construit aussi sur ce qu'autrui ignore de nos existences.

"J'ai toujours pensé que notre vie secrète était à la base de notre liberté."

Guillaume Musso

à franceinfo

J'ai souvent dit : il y a ma vérité, ta vérité et la vérité. Et là, dans la série, on a plusieurs personnages qui nous racontent leur vérité par rapport à Vinca, qui est la jeune fille qui a disparu. On ne sait pas si c'est elle dont le corps a été emmuré ou pas. Cette série, c'est la vérité sur la disparition de Vinca.

Le tournage a eu lieu sur la Côte d'Azur et c'était un souhait que vous aviez : qu'on puisse retrouver l'endroit dont vous aviez décrit les décors. C'était votre cours de récréation, enfant.

Oui. J'étais venu vous parler de ce roman, ici, et je vous avais dit à l'époque que c'était mon roman le plus personnel, sans être autobiographique. Il était personnel parce qu'il se passait effectivement sur les lieux de mon enfance. Là où j'ai vécu, là où j'ai quantité de souvenirs. Lorsque les producteurs sont venus me trouver, je leur ai dit : moi, je suis d'accord, à condition que ça soit tourné en anglais, sur les lieux où le roman se passe et que ça soit avec des acteurs qui me conviennent. Alors, personne ne vous force à vendre vos droits, mais à partir du moment où vous dites oui, il faut quand même que ça soit cohérent par rapport à ce que vous avez écrit.

Vous vous êtes revu enfant ? Avec vos rêves d'enfant plein les yeux ?

J'ai la chance, aujourd'hui, d'occuper la place que je rêvais d'occuper quand j'avais 15 ans. Mon rêve, c'était un jour être en position de raconter des histoires et d'avoir finalement des gens qui attendent mes histoires. Et ça, ça n'a vraiment pas de prix, de se retrouver à 48 ans dans la position que vous rêviez d'avoir adolescent.

Votre nouveau livre s'appelle Angélique. C'est incroyable le nombre de rebondissements qu'il peut y avoir dans cet ouvrage. Je me suis demandée même si vous alliez pousser jusqu'à la dernière ligne !

Oui, ça, c'est cette envie de jouer avec le lecteur. La littérature, c'est un jeu qui se joue à deux. Et c'est vrai que dans celui-ci plus particulièrement, il y avait cette idée de faire en sorte que la vérité d'un chapitre ou la vérité d'une page ne soit pas celle de la suivante. Parce qu'aujourd'hui, grâce aux séries, aux romans, les lecteurs sont de plus en plus attentifs lorsqu'ils lisent, c'est d'autant plus difficile de les surprendre, d'où, effectivement, ces rebondissements multiples.

Vous n'avez jamais aimé ni la pression, ni les jugements. Et vous avez beaucoup changé. Au fil du temps, on sent qu'effectivement vous vous êtes émancipé du regard des autres et vous le dites, vous le revendiquez.

Oui. Ça, c'est très important. Moi, j'ai toujours pensé que ce qui m'arrivait, c'était aussi beaucoup, parce que pendant l'adolescence, j'ai pu me dire assez vite quand même ne soit pas trop tributaire de ça. Si vous accordez trop d'importance au jugement critique des autres, ça peut vous détruire.

"Faites ce que vous avez envie de faire et n'accordez pas une importance démesurée à quelque chose qui n'en vaut pas la peine."

Guillaume Musso

à franceinfo

Sur la jaquette de votre livre Angélique, est marqué : "Le maître français du suspense", signé le New York Times. Fier de ça ?

Oui, quand même. Mais moi, je prends les critiques positives et négatives avec le même détachement, en y accordant la même non-importance, disons.

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