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La jalousie pour l’acteur Vincent Cassel est un sentiment "normal et humain"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est l’acteur, producteur et réalisateur Vincent Cassel que l’on retrouve dans le film "Le Bonheur des uns" de Daniel Cohen avec Bérénice Béjo, Florence Foresti et François Damiens, en salle aujourd’hui.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
L'acteur Vincent Cassel, le 5 mars 2020. (CHRIS DELMAS / AFP)

Le Bonheur des uns c’est l’histoire de deux couples formés par Léa (Bérénice Béjo) et Marc (Vincent Cassel), Karine (Florence Foresti) et Francis (François Damiens). Léa décide d’écrire un roman et contre toute attente, il se transforme en best-seller. Le succès générant de l’admiration, des félicitations mais aussi des envies, des jalousies. Ce succès rebat les cartes relationnelles entre les quatre protagonistes, en particulier avec Marc.

On découvre donc un Vincent Cassel quelque peu jaloux et il confie à Élodie Suigo que ce sentiment, il l’a déjà éprouvé dans sa propre vie : "Je l’ai subi et même au-delà de ça, je l’ai même ressenti, expérimenté. On peut se retrouver dans des situations comme ça où tout d’un coup, on se sent un peu dans l’ombre, on se sent amoindri par la lumière de l’autre. Ça peut arriver, je trouve ça assez normal et humain de ressentir ce genre d’émotions".

En principe quand on a quelqu’un en face de soi qu’on aime, en amitié ou en amour, on se rend compte qu’en fait la vraie position à tenir c’est d’être heureux pour cette personne.

Vincent Cassel

à franceinfo

On se souvient de lui dans le film La haine de Mathieu Kassovitz  (1995) et depuis, il vogue entre blockbusters et films d’auteur sans plan de carrière : "Je me suis toujours retrouvé à faire des trucs qui me plaisaient et en fait quand on fait ce qu’on aime finalement, on vient vous proposer des choses qui vous ressemblent un peu, donc, je crois qu’il faut rester proche de ses goûts et ne pas se diluer dans une industrie qui n’est pas forcément à l’image de ce que l’on aimerait faire."

Fils du célèbre comédien Jean-Pierre Cassel, il explique à Élodie Suigo qu’il s’est dirigé vers le métier d’acteur sans vraiment y avoir réfléchi, intégrant depuis tout petit les codes du métier en observant son père : "Moi, j’ai vu mon père s’engueuler avec son agent, s’endormir sur des plateaux de cinéma et je me rends compte qu’enfin de compte c’est ça en fait, on fait les choses de manière naturelle sans se poser de questions".

"L’ADN parle malgré nous"

À la question "que garde-t-il de son père (décédé en 2007) ?", il répond d’abord en riant : "Le nez ! ", puis "beaucoup de choses ! Ben… De toutes façons l’ADN parle malgré nous, j’ai envie de vous dire". Et il raconte que sur le tournage du film L’instinct de mort de Jean-François Richet en 2008 dans lequel il incarne Jacques Mesrine, il doit se glisser dans la peau du bandit : "J’avais pris du poids, j’avais mis des lentilles, j’avais mis des perruques, des fausses moustaches enfin, je m'étais complètement grimé et quand j’ai vu le film, je me suis dit c’est terrible, c’est là où je lui ressemble le plus".

Ce film a bien évidemment compté pour lui mais il ne le place pas spécialement au-dessus des autres : "C’était un film important pour moi. Ça m’a juste un peu plus assis, ça m’a permis de réaliser un peu un fantasme d’acteur comme ça de faire ce truc de changement". Il en va de même pour le film La haine qu’il considère aussi comme un cap mais revient sur le moment où il s’est vraiment senti à sa place dans ce métier : "C’est quand j’ai commencé à travailler avec un metteur en scène qui s’appelait Xavier Durringer et j’étais au théâtre en train de raconter des histoires de ma génération et c’est la première fois où je me sentais en train de faire le métier que je voulais et non pas le métier que les autres voulaient me voir faire."

Réalisation d’un rêve

Vincent Cassel a donc 28 ans lorsque le grand public le découvre dans La haine. Tardivement selon lui, et il ajoute non sans humour qu’il pensait que le succès viendrait encore bien plus tard ! Enfant de la balle, lorsque les regards se tournent vers lui, il n’en perd pas pour autant le nord : "Quand ça m’est tombé dessus, je pensais que j’en avais encore pour quelques années encore dans l’antichambre et puis bon, tout d’un coup il y a ce rôle qui m’a donné l’opportunité d’avoir d’autres propositions mais je ne m’y attendais pas en fait, je pensais que ça allait prendre plus de temps".

"J’ai passé beaucoup d’années en pension et ça n’a pas été mes meilleurs souvenirs", se souvient-il mais ça a été l’occasion pour lui de se rêver "dans une vie où je serai libre et où je ferai ce que je veux. Pour moi c’était naturel de me projeter sous les feux de la rampe en fait. C’était le truc pour moi le plus évident donc je m’imaginais en train de faire des personnages, de danser. Ma liberté passait par ce biais. Et bizarrement, j’ai commencé par les spectacles de rue et du coup c’était très accessible, il suffisait de bosser dans son coin d’autres personnes avec qui je travaillais à l’époque et tout de suite on allait le présenter dans la rue".

Vincent Cassel tourne beaucoup (L’appartement en 1996, Les rivières pourpres en 2000, Sur mes lèvres en 2001 etc…) jusqu’à traverser l’Atlantique en 2004 avec le film Ocean’s Twelve de Steven Soderbergh dans lequel il interprète François Toulour, le renard de la nuit. Il donne la réplique à Matt Damon, Brad Pitt ou encore George Clooney et confie que si, de prime à bord, il est impressionné par l’aura de ces acteurs, très vite lorsque le mot "Action!" est prononcé, tous, font le job, à égalité. Cette humilité, il la cultive en regardant droit devant.

Je n’ai pas l’impression d’avoir touché à grand-chose et je n’ai pas vraiment de regard sur ce que j’ai fait. Moi ce qui m’intéresse c’est ce que je vais faire. Et là ce que je vois c’est que tout est en train de bouger et je me dis que c’est le moment de faire des exercices d’étirements parce qu’il va falloir être très souple pour ne pas disparaître

Vincent Cassel

à franceinfo

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