Jeff Panacloc : "Souvent, je me sers de Jean-Marc pour gérer mes propres émotions"

Jeff Panacloc, devenu une référence dans le monde de la ventriloquie ("Je ne sais pas, c’est bizarre de dire ça"), est au départ électricien, fait de la magie puis il rencontre David Michel et sa marionnette Nestor le Pingouin et là, c’est la révélation. Difficile de dire et de faire admettre à son entourage qu’il souhaite se lancer dans cette aventure : "Je ne me dis pas que, déjà, je veux en faire mon métier parce que pour moi ce n’est pas un métier ni pour mes parents ni pour personne. Donc j’avais un peu, je ne veux pas dire honte au départ, mais je n’osais pas trop en parler. Quand j’ai commencé la ventriloquie, ça m’a happé. Je ne pensais qu’à ça toute la journée".

Colcanap devient Panacloc

A 17 ans, il est déjà sur une scène comme magicien et c’est à 23 ans qu’il devient Jeff "Panacloc". À la recherche d’un nom de scène, cela part d’une blague avec un ami qui prononce son nom (Colcanap) à l’envers et l'aventure commence.  Il est pudique alors pour parler de lui, c’est Jean-Marc qui prend voire vole la parole : "Il est con, ça se voit non. Non, il est gentil c’est quand même grâce à lui, si j’en suis là aujourd’hui".  

C’est Patrick Sébastien qui lui donne sa chance en l’invitant dans son émission Le plus grand cabaret du monde en 2011.

Il n'y avait que Patrick Sébastien à l’époque pour nous faire venir à la télé (…) Toutes mes rencontres et mon début de carrière se sont faits sur ce plateau

Jeff Panacloc

à franceinfo

Il est désormais indissociable de Jean-Marc et n’envisage pas l’avenir sans lui: "Tout ce que je suis aujourd’hui c’est aussi notre duo. On me demande souvent si un jour je veux faire du one-man-show tout seul mais en fait ma valeur ajoutée est au bout de mon bras". Les deux compères sont enfin connus et reconnus par le public et la sphère médiatique mais Jeff Panacloc raconte que ça n’a pas été simple au début, du fait de son art particulier et parfois jugé désuet.

Dans les cabarets j’étais trop humoriste et dans les comedy clubs j’étais trop artiste de cabaret donc on n’a sa place vraiment nulle part au départ

Jeff Panacloc

à franceinfo

De son premier spectacle Jeff Panacloc et Jean-Marc à Jeff Panacloc contre-attaque, presqu’une décennie s’est écoulée et il continue de décortiquer l’actualité, les personnalités avec un œil acéré, parfois trash mais toujours avec beaucoup d’humour. Ses spectacles s’adressent à un public averti. Il rappelle qu’à l’époque de son premier spectacle, participant à l’émission de Patrick Sébastien regardée par un public familial, ses sketchs prenaient en compte ce paramètre : "Les enfants ont vraiment adhéré en premier parce que je pense que les enfants aimerait bien être Jean-Marc un petit peu au fond d’eux".

Enfant terrible

Il n’écrit donc pas pour les bambins mais à garder son âme d’enfant et avoue pleurer souvent et se servir de sa marionnette pour faire sortir ses émotions : "Souvent je me sers de Jean-Marc aussi pour gérer mes propres émotions quand ça va un peu trop fort, je sors une bonne vanne et ça fait du bien".

Je vis comme un gosse tous les jours. C’est compliqué quand on est père de famille, quand on a une vraie vie à côté, d’engueuler sa fille alors qu’elle fait des bêtises alors que toi t’en fais toute la journée des bêtises et en plus, tu es payé pour ça et ça fait rire tout le monde.

Jeff Panacloc

à franceinfo

Cet enfant terrible est sur le point d’achever la tournée de son dernier spectacle et réfléchit déjà au prochain. Jeff Panacloc conclut par : "C’est bizarre (…) Aujourd’hui il y a des enfants qui dorment avec Jean-Marc, je suis fier de ça". 

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