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"J'aime l'idée de me lancer corps et âme dans quelque chose" : le premier album de Hatik compte pas moins de 29 titres

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, le rappeur et acteur Hatik.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Le rappeur Hatik sur la scène des Victoires de la musique, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 12 février 2021 (BERTRAND GUAY / AFP)

Découvert dans la série Validé diffusée sur Canal+, Hatik est pourtant rappeur avant d’être acteur. C'est son projet musical Chaise pliante, décliné de 2018 à 2020 en une dizaine de singles et deux albums éponymes, qui l'a fait connaître avec notamment la reprise du groupe Saïan Supa Crew de 1999, Angela, dont le clip comptabilise 105 millions de vues sur YouTube. Le presque trentenaire publie son nouvel album, Vague à l’âme.

franceinfo : Depuis quelques semaines, votre premier album Vague à l'âme est disponible. 29 titres : quand vous faites quelque chose, vous ne le faites pas à moitié !

Oui. Pour le coup, je ne voulais pas être radin sur le nombre de titres que j'envoie. On va dire qu'on a gardé le noyau dur. Il est gros mais je suis content parce que les gens n'ont peut-être pas de concerts mais ils ont beaucoup de musique !

C'est une chanson intime qui ouvre ce disque À la Mélanie raconte votre parcours évidemment, votre quotidien, votre succès et vos travers. Vous dites : "Ma grand-mère est une de mes plus grandes fiertés". Elle veille sur vous ?

Ma grand-mère veille sur moi, a toujours veillé sur moi. J'ai longtemps vécu avec elle. Oui, ça a toujours été un pilier comme une deuxième maman. J'ai perdu mon grand-père quand j'étais en sixième et c'est vrai que j'ai toujours été très proche d'elle parce que justement, il n'y avait plus cette présence de mon grand-père dans cette grande maison donc je n'avais pas envie qu'elle vive seule. C'était cool de pouvoir habiter avec elle. Elle n'est pas très loin et dès que je peux, je vais lui faire des bisous. Ou des "check" du coude et ça, c'est un peu pénible.

Vous avez grandi à Guyancourt dans le quartier des Garennes, d'un père parisien, d'une mère guyanaise, "Famille de mélomanes, de travailleurs", c'est comme ça que vous la définissez. À 13 ans, vous remportez le premier prix de poésie et à 16 ans, vous commencez à rapper seul dans votre chambre. Ça en dit long sur le chemin parcouru, sur cette envie, cette passion qui vous a animé assez vite.

J'aime l'idée de me lancer corps et âme dans quelque chose. Je considère que la musique a eu de très positif de m'avoir apporté énormément de rigueur. J'ai toujours travaillé à côté de la musique, j'ai toujours eu des petits boulots. J'ai même fait des études en ayant un petit taf et en faisant de la musique à côté. Ça m'a toujours mis une éthique parce que je savais où je voulais aller.

Je peux vivre de ma musique et c'est juste un rêve pour moi.

Hatik

à franceinfo

Je suis un mélange de toutes les influences que j'ai pu avoir, que ce soient les disques de jazz de mes parents ou les disques de rap de mon adolescence. Ça va vraiment dans plein de directions différentes et ce n'est pas que de la musique.

La première fois que vous faites remarquer, c'est par Disiz (ex Disiz La Peste) qui vous a invité à participer au remix de La promesse avec Soprano, Youssoupha et Dinos. À quel moment ça bascule pour vous ? 

Il y a le premier step sur Chaise pliante, où je découvre ce que c'est que d'avoir un petit peu de succès. Après dix ans à avoir fait de la musique sans jamais rien faire... Et c'est parti d'un morceau, d'un clip en plein milieu de mon quartier et puis des millions de vues. Je réalise un petit peu maintenant mais j'étais dans un tunnel où je ne comprenais même pas ce qui se passait pendant un an et demi.

Ce rôle dans Validé sur Canal+ vous a fait exploser. Vous aviez déjà énormément de fans mais ça a été une révélation. J'ai l'impression que vous vous êtes révélé à vous-même.

Oui. Cela étant, j'ai encore énormément de choses à prouver, je ne me considère pas encore tout à fait légitime. La série est ultra-qualitative mais quand je vois mon jeu d'acteur, je vois qu'il est extrêmement perfectible. Je ne m'attarde pas sur le nombre de vues en me disant : "T'as vu, ça a fait des vues donc tu es un bon acteur !", pas du tout.

Vague à l'âme est un album dans lequel vous doutez, car je sais que vous doutez beaucoup.

Je doute encore. Ça se ressent peut-être moins. Je pense que le jour où j'arrêterai de douter, j'aurai de gros problèmes. Remettre en question les choses, c'est important parce qu'une fois qu'on a la réponse, ça rassure.

Le doute, je trouve ça positif.

Hatik

à franceinfo

Il y a un côté Laisse pas traîner ton fils aussi dans vos textes (Chanson de NTM) avec cette idée de "faire attention", je pense notamment à la chanson Maman qui pleure avec Meryl. Il y a aussi une façon de demander à ceux qui vous écoutent de faire attention.

J'aime bien parler comme j'aurais aimé qu'on me parle. Je ne veux pas rentrer dans la tête des petits en leur disant : "La police, c'est mal. La drogue, c'est bien", ce n'est pas moi, ce n'est pas ce que je suis, ce ne sont pas les valeurs que je défends, ce n'est pas mon éducation. Je ne vais pas me forcer à cocher un cahier des charges alors que ce n'est pas moi.

En parlant d'amour, il y a des sonorités plus pop, je pense au titre Mer, aussi à Ma p'tite étoile, une chanson très apaisée dans laquelle vous dites que vous pouvez être épée et bouclier, homme protecteur en quelque sorte.

Il y a une phrase que j'ai apprise via un philosophe musulman: "L'homme est un manteau pour la femme, la femme est un manteau pour l'homme" et j'aime beaucoup cette idée et voulais la retranscrire avec ce côté "Je suis ton épée et ton bouclier, c'est-à-dire que je peux attaquer pour toi et en même temps, je peux te défendre parce que je t'aime et tu es ma p'tite étoile".  

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