Frédéric François : "De là-haut, mon père doit se dire qu'il est fier de moi"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo et se confie. Aujourd'hui, le chanteur Frédéric François.
Juste un peu d'amour : c'est le titre du dernier album de Frédéric François, sorti pour ses 50 ans de carrière. Toutes ces années pendant lesquelles il est resté d'une fidélité absolue à ses valeurs. "Mon père a émigré en Belgique pour travailler dans les mines de charbon, j'ai vécu dans une famille où nous étions huit enfants, avec une ambiance conviviale, un père qui chantait... On a retenu toutes ces valeurs qui sont très importantes."
La première chanson qu'il interprète, c'est le fameux O Sole Mio. "J'avais dix ans. Mon père allait boire son petit verre avec tous ses amis, et je le comprends aujourd'hui parce que le charbonnage ce n'était pas rigolo tous les jours, et c'était très dangereux. Ma mère me demande d'aller le chercher, je suis arrivé là-bas, ils ont arrêté de jouer aux cartes, et mon père leur a dit que j'allais leur chanter O Sole Mio. Il m'a posé sur la table, et j'ai chanté."
Mon père m'a appris très jeune la guitare pour que je l'accompagne. Il faisait des grands gestes quand il chantait, il y croyait à fond, et il ne chantait que des chansons d'amour. C'est la meilleure façon de transmettre le virus à quelqu'un.
Frédéric Françoisà franceinfo
Ses parents comme exemple
Frédéric François a toujours vu ses parents travailler, ce qui l'a servi. "J'avais une admiration énorme pour eux, qui ont tout quitté un jour, leurs parents, amis, le soleil, pour trouver une vie digne avec du travail, des enfants, et leur donner une vie meilleure. Pour finir les mois, ma mère était devenu la couturière de la famille, et mon père le coiffeur. Il n'y avait pas de vacances, mais ça ne nous manquait pas. Je jouais au ballon sur une place avec des copains, on n'avait pas la télévision mais j'allais la regarder chez un autre copain... On ne s'en plaignait pas. Et donc je me suis dit un jour 'Je veux que mon père soit fier de moi'".
Alors que sort son premier titre, Sylvie, c'est son père qui va tout faire pour que ça fonctionne. "Il n'arrêtait pas, il a acheté mes CD pour les distribuer partout. A l'époque il disait à ses copains 'Mon fils, un jour, ça va être une grande star !' C'était peut-être un visionnaire, mais en tout cas il a tout fait pour."
Ses économies servaient à m'acheter du matériel, et pour lui ça voulait dire ne pas aller voir ses parents en Sicile. Il a dû les voir trois fois dans sa vie.
Frédéric Françoisà franceinfo
Aujourd'hui, Frédéric François fait partie des trois chanteurs belges les plus vendus, avec Salvatore Adamo et Jacques Brel. "Ça me touche de savoir d'où je viens, ce que mes parents ont fait pour moi. Quand je regarde ça, je me dis que c'est magnifique. De là-haut, mon père doit se dire 'Francesco, comme je suis fier de toi'"
Juste un peu d'amour, c'est le dernier album de Frédéric François.
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